Et si les produits de la mer étaient le futur de notre alimentation ?

Selon une nouvelle étude, augmenter la part d’alimentation «bleue», des algues, des fruits de mer ou des coquillages, dans le monde pourrait aider à lutter contre la malnutrition, réduire l’empreinte environnementale du système alimentaire et fournir des moyens de subsistance aux populations.

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ETX Daily Up
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Algues, coquillages, fruits de mer… En pleine expansion, les produits alimentaires «aquatiques» pourraient constituer un rempart pour réduire l’empreinte carbone et lutter contre le fléau de la malnutrition. C’est la conclusion d’une équipe de l’université de Californie à Santa Barbara (États-Unis) qui publie une vaste étude dans la revue Nature.

«Une excellente option pour une alimentation durable»

Les auteurs des travaux ont rassemblé des données extraites d’une centaine d’études réalisées sur un large éventail d’espèces de fruits de mer. Le but de ces recherches était d’explorer la durabilité environnementale des produits de la mer et les risques climatiques auxquels sont confrontés ces systèmes alimentaires.

«Les aliments ’bleus’ se classent très bien dans l’ensemble et constituent une excellente option pour une alimentation durable», précise Benjamin Halpern, chercheur au Centre national pour l’analyse et la synthèse écologiques, de l’UC Santa Barbara et co-auteur de l’étude.

D’un point de vue environnemental, les produits de la mer comme le tilapia (poisson élevé en Asie, Amérique du Sud et l’un des plus consommés au monde), le saumon, le poisson-chat et la carpe, ont une empreinte comparable à celle du poulet, soit la viande à l’impact carbone le plus faible.

Et si l’on regarde du côté des plus petits produits de la mer, comme les sardines, les anchois, les mollusques (notamment les bivalves) ou les algues, l’impact carbone est inférieur à celui du poulet, soit à toutes les formes de viande produites à partir d’animaux terrestres.

Préserver les océans

L’étude rappelle par ailleurs que plus de 2.500 espèces de poissons, de mollusques et de crustacés, de plantes aquatiques et d’algues capturées ou cultivées dans le monde à des fins alimentaires fournissent des moyens de subsistance et des revenus à plus de 100 millions de personnes et assurent la nutrition d’un milliard de personnes dans le monde.

Mais pour maintenir ces bénéfices, nos systèmes alimentaires et nos océans doivent être préservés, notamment en luttant contre la pêche intensive et la pollution, qui menacent les capacités de reproduction et la survie des espèces marines. D’autant que la demande en alimentation issue de produits pourrait doubler d’ici 2050, estime l’étude.

Les chercheurs mettent l’accent sur le fait que les régions où les populations dépendent le plus des systèmes alimentaires aquatiques sont généralement celles les plus menacées par le changement climatique et les moins bien équipées pour répondre et s’adapter à ces risques. C’est notamment le cas en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-Est, ainsi que dans de petits états insulaires en développement.