Faut-il se méfier de Deltacron, le variant hybride qui arrive en Europe?
Les autorités sanitaires du Royaume-Uni ont annoncé que le variant Deltacron faisait désormais l’objet d’une surveillance et d’une enquête, après la découverte d’un cas de cette recombinaison des variants Delta et Omicron chez un patient britannique.
Selon l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni, la fusion se serait produite chez une personne ayant contracté au même moment les deux variants.
Pour l’heure, impossible de définir le nombre de cas exact de Deltacron. Les experts ne sont pas non plus en mesure de se prononcer sur la transmissibilité ou la dangerosité de cette nouvelle mutation.
Toutefois, selon le professeur Paul Hunter, expert en maladies infectieuses à l’université d’Est-Anglie et interrogé par le DailyMail, ce nouveau variant «ne devrait pas représenter une grande menace» grâce au taux de vaccination ainsi qu’à l’immunité acquise contre les souches originelles Delta et Omicron.
Depuis le début de la pandémie, ce n’est pas la première fois qu’une recombinaison de variants est détectée. Cela avait déjà été observé avec Alpha et d’autres lignées du virus. Et les experts ne semblent pas surpris de voir apparaître ce genre de recombinaison en cette période. «Plus le virus circule, plus il y a d’infections et donc plus le risque d’émergence et de transmission de virus mutés augmente», explique dans « The Conversation » Samuel Alizon, directeur de Recherche au CNRS et expert en maladies infectieuses. «Une circulation à encore plus grande échelle, comme actuellement en France, accélère encore plus l’évolution, avec un risque plus important de production et de transmission de virus recombinants.»
Néanmoins, selon les scientifiques, les cas de recombinaison restent assez rares et il est peu probable que ces variants hybrides provoquent une flambée épidémiologique. En effet, les variants dominants finissent généralement par supplanter ces formes hybrides.
«Comme pour les mutations en général, la majorité des virus recombinants sont a priori tellement mal adaptés qu’ils ne sont probablement pas viables», souligne le biologiste. En effet, les contraintes sont si fortes sur les génomes viraux que toute variation, que ce soit une mutation ou une recombinaison, a toutes les chances de déséquilibrer l’ensemble du cycle de vie du virus».