Guerre en Ukraine: rencontre possible des chefs de diplomatie «d’ici une ou deux semaine»
Les ministres des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, et ukrainien, Dmytro Kouleba, pourraient se rencontrer «d’ici une ou deux semaines», a assuré jeudi leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
«Il pourrait y avoir une réunion à plus haut niveau, au moins entre les ministres d’ici une ou deux semaines», a déclaré M. Cavusoglu dans un entretien télévisé, ajoutant qu’il était «impossible d’avancer une date» mais que la Turquie souhaitait accueillir une telle rencontre «en tant que médiateur sincère».
«Ce qui importe c’est que les deux parties se retrouvent et s’accordent sur un cessez-le-feu durable».
«Il est impossible de négocier sous la pression des armes», a-t-il insisté.
Priorité aux civils
À propos de l’évacuation des civils de Marioupol, ville ukrainienne assiégée par les forces russes, à laquelle la Turquie est associée à la France et la Grèce, le ministre a indiqué qu’Ankara avait proposé l’ouverture de «deux corridors humanitaires, vers la Russie et l’Ukraine».
«Personne ne doit faire pression sur les civils pour qu’ils choisissent l’un ou l’autre de ces corridors. Chacun doit pouvoir aller où il le souhaite», a-t-il souligné.
Revenant sur les pourparlers entre les délégations des deux pays, mardi à Istanbul, le ministre turc a fait valoir qu’ils avaient permis d’obtenir «les résultats les plus significatifs» depuis le début du conflit le 24 février.
Des compromis, mais du chemin à faire
«Les parties sont parvenues à un compromis sur certaines questions. D’autres doivent encore être négociées, par exemple la neutralité» de l’Ukraine, a-t-il expliqué. Cela dépendra, selon lui, «des garanties» offertes par Kiev.
L’Ukraine a notamment proposé un statut de neutralité qui sera garanti par une dizaine de pays dont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, ainsi que la Turquie et Israël.
«Certaines mesures ont été prises pour réduire la tension, nous ne le voyons guère sur le terrain», a cependant reconnu M. Cavusoglu. «Nous sommes prudents», a-t-il précisé.
La Turquie avait accueilli le 10 mars la première rencontre entre les ministres Lavrov et Kouleba depuis le début du conflit à Antalya (sud), sans résultat concret.