La Commission européenne va débloquer 100 millions pour rendre les tests plus abordables
En vue du futur certificat sanitaire européen, au moins 100 millions d'euros vont être mobilisés pour rendre les tests plus abordables.
Les négociateurs du Parlement européen et des États membres (le Conseil), épaulés par la Commission européenne, se sont mis d’accord jeudi en fin de journée sur les modalités du futur certificat sanitaire européen. Au moins 100 millions d’euros seront mobilisés pour rendre les tests plus abordables.
Un certificat sanitaire européen en approche
Le document - papier ou numérique - devrait être effectif au 1er juillet sous le nom de «certificat numérique européen Covid». Il doit aider les voyageurs à franchir plus aisément les frontières européennes en période de coronavirus, en vue de la saison estivale.
Pourront le détenir les personnes vaccinées contre la covid-19, celles disposant d’un test PCR négatif daté de moins de 72 heures ou d’un test antigénique négatif réalisé moins de 24 heures auparavant, ainsi que les personnes qui disposent d’anticorps parce qu’elles ont été contaminées jusqu’à six mois auparavant, a détaillé le négociateur du PPE, Jeroen Lenaers.
En pratique, il s’agira de trois certificats distincts. Chaque émission d’un certificat dans un État membre s’imposera à tous les autres États membres.
Point d’accroche entre le Parlement européen et des États membres jaloux de leurs compétences, ces derniers s’abstiendraient d’imposer des restrictions supplémentaires, telles que des tests additionnels une fois sur place ou une mise en quarantaine, «sauf si ces restrictions sont nécessaires et proportionnées dans le but de préserver la santé publique’’. Une formulation qui vise à garantir la souveraineté des gouvernements nationaux.
Un effort européen pour rendre ces test PCR plus abordable
Mais pas question de recourir à cette échappatoire à tout bout de champ: toute restriction supplémentaire devra être dûment justifiée, en prenant en compte les preuves scientifiques disponibles, ’’y compris les données épidémiologiques publiées par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies’’. De telles mesures devraient en outre être notifiées aux autres États membres et à la Commission au plus tard 48 heures à l’avance, a souligné le président de la commission des libertés civiles du Parlement européen, et rapporteur sur ce dossier, Juan Fernando López Aguilar (S&D).
Avec l’avancée de la vaccination et le déploiement des tests antigéniques peu coûteux, le problème des test PCR plus onéreux devrait progressivement disparaître, mais les eurodéputés tenaient néanmoins à un effort européen pour rendre ces test PCR plus abordable.
La Commission s’est ainsi engagée à mobiliser 100 millions d’euros dans le cadre de l’Instrument d’aide d’urgence pour mettre à disposition des tests à prix abordables. Et 100 millions d’euros supplémentaires pourraient être mobilisés si nécessaire.
Pas seulement pour les touristes
Plus qu’aux touristes, ces moyens devraient bénéficier essentiellement aux personnes qui traversent les frontières quotidiennement ou régulièrement pour travailler ou étudier, rendre visite à des membres de la famille, se faire soigner ou prendre soin de proches.
Concernant les vaccins acceptés pour le certificat, ce seront ceux ayant reçu l’autorisation d’être utilisé dans l’UE par l’Agence européenne des médicaments (actuellement Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Janssen). Mais les États membres gardent la compétence d’accepter aussi les certificats de vaccination d’autres États membres suivant les procédures nationales d’autorisation d’urgence, ou pour des vaccins mentionnés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour une utilisation d’urgence.
«Un nouvel instrument pour protéger la libre circulation pour tous les citoyens»
Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, en charge du dossier au titre de ses compétences sur la libre circulation, s’est réjoui de l’accord. «Nous proposons ainsi, en un temps record, un nouvel instrument pour protéger la libre circulation pour tous les citoyens».
Il a notamment souligné la haute protection des données du document: les données personnelles obtenues via les certificats ne pourront pas être stockées dans les États membres de destination et il n’y aura aucune base de données centrale établie au niveau européen.
Le document sera en outre limité à douze mois, et la Commission devra présenter, trois mois avant terme, un rapport sur l’opportunité de prolonger le règlement au regard de la situation épidémiologique, a expliqué M. Reynders à Belga.
Le projet d’accord, qui fait l’objet d’une procédure d’urgence, sera soumis au Conseil et mis aux voix en commission des libertés civiles du Parlement européen, puis en plénière la semaine du 7 juin.
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