La contagiosité d’Omicron fait trembler le monde du travail et l’économie mondiale

Les arrêts de travail à cause d’Omicron, prochain cauchemar économique après celui de la première vague? L’inquiétude grandit quant à une potentielle désorganisation généralisée face à la déferlante de contaminations attendue en janvier.

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ETX Daily Up Studio
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La liste est longue des secteurs risquant de subir les absences au travail liées aux «centaines de milliers» de cas par jour redoutés en début d’année, selon Olivier Guérin, membre du Conseil scientifique français, citant «la distribution alimentaire, la sécurité, l’énergie, les transports, les communications, et la santé».

Le président de l’institution, Jean-François Delfraissy, a de son côté soulevé la «désorganisation possible d’un certain nombre de services essentiels».

Encore minoritaire dans l’Hexagone, le variant Omicron n’a pas causé d’isolements forcés massifs en raison de cas positifs ou de cas contacts. Mais quelques signaux d’alerte s’affichent et les projecteurs sont braqués sur la sixième vague en janvier.

Annulation de vols

Sur le rail, la SNCF constate auprès de l’AFP des perturbations marginales dans les trains régionaux mais pas d’impact sur les grandes lignes. La RATP ne ressent «pas d’inquiétude pour l’instant», et la Poste affirme ne pas avoir rencontré de problème.

Côté aérien, là où la compagnie scandinave SAS a dû annuler des dizaines de vols mardi et mercredi en raison de l’absence de salariés malades et que Lufthansa subit le même problème sur ses long-courriers sans confirmer que le variant est en cause, Air France ne voit pas pour l’instant de pilotes ou de personnel naviguant malades au point de forcer à des annulations.

Dans l’artisanat et les petites entreprises du bâtiment, un secteur déjà touché par des pénuries de personnel, «les cas contacts et les cas positifs font que l’on perd de la main-d’oeuvre en plus et il va devenir compliqué de fournir autant d’activité», s’est inquiété vendredi le président de leur Confédération (Capeb), Jean-Christophe Repon, sur France Info.

Le gouvernement tente d’être rassurant, le ministre de la Santé, Olivier Véran, affirmant qu’«il y a des cellules d’anticipation à tous les niveaux (…) de manière à permettre au pays de tourner», dans les domaines du sanitaire, de l’éducation, des transports, et de l’économie.

«Nous devons éviter tout phénomène de paralysie dans le pays», a-t-il encore affirmé.

Interrogé par l’AFP, le ministère des Finances a affirmé vendredi être vigilant et suivre de près la situation, au moment où de nombreux secteurs pourraient de nouveau appeler à l’aide.

Spectacle

Le télétravail est vivement conseillé par le gouvernement, mais 44% des actifs en emploi affirment ne pas pouvoir y avoir recours, selon un sondage réalisé mi-décembre par le cabinet Harris pour le ministère du Travail.

C’est par nature le cas du spectacle vivant, où une flambée des cas a contraint à des annulations au Moulin Rouge, au Crazy Horse et au Théâtre Mogador à Paris, dans le sillage de Broadway, ce qui ravive le souvenir de la première vague du printemps 2020.

Au Royaume-Uni, l’opérateur postal Royal Mail a observé que les absences en cette période de l’année sont deux fois plus élevées qu’en 2018, tandis que les arrêts maladie se sont multipliés parmi les équipages dans les trains et ont un effet sur le réseau, rapportait dès la mi-décembre le Financial Times.

Touché très tôt par la vague Omicron, le Royaume-Uni, a enregistré jeudi 120.000 cas de Covid-19, un nouveau record, pendant que la France en a déploré plus de 90.000.

«Il est fort probable que les activités d’un certain nombre d’entreprises seront considérablement affectées pour la simple raison qu’Omicron est beaucoup plus infectieux que les variants précédents», souligne auprès de l’AFP Roel Beetsma, professeur d’économie à l’université d’Amsterdam.

Cela a déjà été le cas en Belgique où l’usine Audi de Bruxelles, un des plus gros sites de fabrication automobile du pays, a fermé fin novembre pendant une semaine en raison de la multiplication de cas de Covid.