À la COP26, les dirigeants s’engagent à enrayer la déforestation d’ici 2030
Les dirigeants mondiaux vont s’engager mardi à la COP26 à enrayer la déforestation d’ici à 2030 pour protéger le climat, a annoncé le gouvernement britannique, hôte de la conférence climat, un engagement jugé trop lointain par les défenseurs de l’environnement.
Cette déclaration commune sera adoptée par plus de cent pays abritant 85% des forêts mondiales, dont la forêt boréale du Canada, la forêt amazonienne au Brésil ou encore la forêt tropicale du bassin du Congo.
L’initiative, qui bénéficiera d’un financement public et privé totalisant 19,2 milliards $ (16,5 milliards €), est essentielle pour parvenir à l’objectif de limiter le réchauffement climatique à +1,5ºC, selon le Premier ministre britannique, Boris Johnson.
Parmi les signataires figurent le Brésil et la Russie, pays pointés du doigt pour l’accélération de la déforestation sur leurs territoires, ainsi que les États-Unis, la Chine, l’Australie ou la France.
Banques et assurances s’engagent
«Nous appelons tous les pays à soutenir des voies de développement durables qui renforcent les moyens de subsistance des communautés, surtout les indigènes, les femmes et les petits propriétaires», a déclaré le président indonésien, Joko Widodo, dont le pays est recouvert de vastes forêts.
À cette occasion, les patrons de plus de 30 institutions financières comme Aviva ou Axa vont de leur côté s’engager à ne plus investir dans les activités liées à la déforestation, selon le communiqué de Downing Street.
Actuellement, près d’un quart (23%) des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent d’activités comme l’agriculture ou l’industrie forestière.
«Une décennie de déforestation»
Ce nouvel engagement fait écho à la «Déclaration de New York sur les forêts» de 2014, quand de nombreux pays s’étaient engagés à diviser par deux la déforestation en 2020 et d’y mettre fin en 2030.
Mais pour des ONG comme Greenpeace, l’objectif de 2030 est beaucoup trop loin dans le temps et donne ainsi le feu vert à «une décennie supplémentaire de déforestation».
«Les peuples indigènes demandent que 80% de la forêt amazonienne soit protégée d’ici à 2025 et ils ont raison, c’est ce qu’il faut faire», a insisté Carolina Pasquali, responsable de Greenpeace au Brésil.
Tout en saluant ces annonces, Tuntiak Katan, de la Coordination des organisations autochtones du bassin de l’Amazonie (Coica), a indiqué que la manière dont les fonds seront effectivement dépensés sera surveillée de près.