La crise ukrainienne s’embrase: à l’ONU, Moscou menace Kiev de «conséquences dangereuses»
La Russie a menacé son voisin ukrainien de graves conséquences dans l’éventualité où Kiev envisage des «projets militaristes», après que Moscou a décidé de reconnaître l’indépendance des républiques sécessionnistes de l’est de l’Ukraine et de déployer ses troupes dans cette région.
L’ambassadeur russe à l’ONU Vassily Nebenzia a assuré que Kiev avait pour dessein de bombarder et provoquer les deux régions de Donetsk et Lougansk, dans le Donbass.
Après la reconnaissance de ces républiques sécessionnistes par Moscou, cela pourrait avoir des «conséquences extrêmement dangereuses», a martelé le diplomate russe lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies convoquée en dernière minute mardi, vu l’escalade dramatique des tensions dans la région.
M. Nebenzia a imputé au pouvoir ukrainien cette détérioration de la situation. Il a affirmé que le «refus clair» de Kiev de s’entretenir directement avec les leaders séparatistes dans le Donbass était une preuve que l’Ukraine ne respectait pas son engagement au cœur des accords de Minsk. Ces accords ont été dégagés entre l’Ukraine et la Russie en 2015 pour résoudre le conflit dans la région. Pour éviter la guerre, l’Ukraine doit s’engager à mettre fin à «ses provocations».
Kiev demande une annulation de reconnaissance
L’ambassadeur de l’Ukraine à l’ONU, Sergiy Kyslytsya, a pour sa part plaidé pour que la Russie annule sa décision de reconnaître les territoires séparatistes. «Nous demandons à la Russie d’annuler la décision sur la reconnaissance et de revenir à la table des négociations», a-t-il fait part à New York.
«Nous condamnons l’ordre de déployer des troupes d’occupation supplémentaires dans les territoires ukrainiens. Nous demandons un retrait immédiat et complètement vérifiable de ces troupes d’occupation», a ajouté le diplomate ukrainien.
Il a noté les similitudes avec les actions de la Russie en 2008 vis-à-vis des régions d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, en Géorgie, reconnues comme «républiques» séparatistes prorusses, après une guerre éclair. «Aujourd’hui, le Kremlin a copié-collé mot pour mot le décret de la Géorgie de 2008», a-t-il déclaré en brandissant le document.
Auparavant l’ambassadeur ukrainien avait en début de réunion déclaré que «les frontières internationalement reconnues» de son pays «resteront inchangées, peu importe les déclarations et les actions de la Russie.