La dispute entre Disney et le gouverneur de Floride s’envenime sur fond d’élection présidentielle
De plus en plus irrité par une entreprise qu’il considère devenue un obstacle à ses desseins politiques, le gouverneur républicain de la Floride a demandé mardi aux parlementaires de son Etat de limiter le statut d’exemption dont bénéficie le parc d’attractions Disney World.
Cette dernière initiative de Ron DeSantis, un ambitieux conservateur qui selon les observateurs aimerait utiliser la Floride comme un tremplin pour la Maison Blanche, illustre la dégradation de ses relations avec le géant du divertissement, pourtant un poids lourd économique de sa région.
Le statut spécial dans le collimateur du gouverneur fut octroyé à Disney à l’époque de la construction du site de loisirs dans les années 1960. Il offre au géant du divertissement une large autonomie de gestion locale et l’exempte de la plupart des réglementations de l’Etat.
M. DeSantis a demandé aux parlementaires de prolonger quelques jours leur session et de plancher sur «l’élimination de tous les districts spéciaux promulgués en Floride avant 1968», en visant clairement le district attribué à Disney World.
«Ne parlez pas des gays»
Ce parc d’attractions près d’Orlando est parmi les plus visités au monde. Le gouverneur républicain ne digère pas que Bob Chapek, le PDG de Disney, se soit prononcé publiquement contre une loi dont il est à l’origine, interdisant d’enseigner des sujets en lien avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre à l’école primaire.
Ce texte est surnommé par ses opposants «Don’t say gay» («Ne parlez pas des gays»). Les relations n’ont pas toujours été tendues entre Ron DeSantis et Disney, qui emploie notamment plus de 75.000 personnes à Disney World et avait contribué financièrement à la campagne du candidat républicain, sans oublier le camp démocrate.
Mais elles ont désormais viré à l’aigre et le géant a suspendu ces financements électoraux.