La justice britannique examine la demande d’appel de Julian Assange contre son extradition
C’est peut-être un tournant décisif dans une saga judiciaire qui dure depuis des années: la Haute cour de Londres examine lundi la demande d’appel devant la Cour Suprême du fondateur de Wikileaks Julian Assange, qui risque en cas de refus d’être extradé sous peu vers les États-Unis.
Les États-Unis reprochent à l’Australien d’avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Poursuivi notamment pour espionnage, il risque jusqu’à 175 ans de prison dans une affaire qui représente, selon ses soutiens, une attaque gravissime contre la liberté de la presse.
La justice britannique avait initialement tranché en sa faveur il y a un an, lorsque la juge Vanessa Baraitser s’était opposée à la remise aux autorités américaines de l’Australien de 50 ans, invoquant le risque de suicide. Mais Washington a remporté une victoire majeure en décembre, lorsque les hauts magistrats britanniques ont annulé cette décision, estimant que les États-Unis avaient fourni des assurances répondant aux inquiétudes de la juge.
28 jours avant son extradition
Les avocats d’Assange ont alors déposé une demande d’appel devant la Cour Suprême, que les juges de la Haute cour sont chargés d’examiner lundi et d’autoriser ou non. Ils rendront leur décision à 10h45 heure locale.
En cas de refus, le fondateur de Wikileaks aura presque épuisé ses recours judiciaires. Sa demande d’extradition sera de nouveau transmise à un tribunal britannique avec la recommandation de l’envoyer à la ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel, chargée de prendre la décision finale.
«Sauf en cas d’appel, la personne recherchée doit être extradée dans les 28 jours suivant la décision du secrétaire d’État d’ordonner l’extradition», précise le site du gouvernement.