La phase provinciale de crise déclenchée à Bruxelles pour accueillir les réfugiés ukrainiens
Etant donné l’ampleur de l’afflux de réfugiés ukrainiens, la Haut fonctionnaire Sophie Lavaux, en charge de Bruxelles Prévention et Sécurité, a déclenché mardi matin la phase provinciale de crise pour la Région de Bruxelles-capitale.
Cette décision, prise en concertation avec le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort, fait suite aux informations et avis émis par les 19 bourgmestres des communes bruxelloises réunis lundi en Conseil Régional de Sécurité (CoReS).
Selon Mme Lavaux, les autorités régionales entendent ainsi garantir une coordination optimale entre les différents niveaux de pouvoir ainsi qu’une organisation cohérente des initiatives communales et régionales sur le territoire bruxellois.
L’activation d’une phase de gestion provinciale dépend de la nature de l’évènement, de l’ampleur de la situation, de son étendue géographique, des conséquences réelles ou potentielles mais aussi des moyens techniques et humains nécessaires pour y faire face.
Evaluer la situation d’urgence
Concrètement, une gestion de crise provinciale signifie qu’un Comité de Coordination associant «les cinq disciplines» – opérations de secours; secours médicaux, sanitaires et psychosociaux; missions de police; appui logistique; information à la population et soutien à l’autorité administrative – est mis en place en concertation avec les autorités locales.
La Haut fonctionnaire a réuni mardi matin les différentes disciplines afin de faire le point de la situation et des besoins actuels et futurs des communes impactées par la crise, a-t-elle précisé mardi matin. Les missions du Comité de Coordination consistent à évaluer la situation d’urgence, à solliciter les renforts en personnel et en matériel, à édicter des ordonnances de police, à coordonner les secours, à anticiper les problèmes.
Au cours de ces différentes étapes, la Haut fonctionnaire veillera à mettre en œuvre une stratégie de communication vis-à-vis de la population via des moyens et canaux divers. A ce titre, une plateforme d’information régionale sera mise en place «dans les plus brefs délais». D’après la Haut fonctionnaire, c’est la première fois qu’une phase provinciale est déclenchée en Région de Bruxelles-Capitale.
«Crise humanitaire sans précédent»
Mme Lavaux a encore indiqué que, conformément à la procédure en vigueur, elle a informé la ministre fédérale de l’Intérieur Annelies Verlinden par l’intermédiaire du centre de crise national. Une communication a également été publiée au Moniteur belge.
«Avec la guerre en Ukraine, l’Union européenne, la Belgique et la Région bruxelloise plus particulièrement vont très probablement être confrontées à une crise humanitaire sans précédent depuis la seconde guerre mondiale. Première porte d’accueil des réfugiés ukrainiens sur le sol belge, Bruxelles joue un rôle essentiel qui nécessite une coordination optimale à tous les niveaux. La Région doit donc s’organiser afin d’accueillir ces personnes dignement sur son territoire, au nom de la solidarité», a commenté le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort.
«De nombreux Ukrainiens ont déjà fui leur pays et le mouvement va s’amplifier dans les prochaines semaines eu égard à la violence des combats et au sort réservé aux populations sur place. Le défi auquel le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale est confronté actuellement peut être qualifié de situation d’urgence conformément à l’arrêté royal du 22 mai 2019 relatif à la planification d’urgence et la gestion de situations d’urgence. Par conséquent, la gestion d’une telle situation nécessite une coordination stratégique notamment des initiatives et moyens communaux et régionaux ainsi que de l’appui des services de secours et d’intervention (le SIAMU, l’aide médicale urgente, les services de police, la protection civile, la STIB, la défense, etc)», a souligné pour sa part Sophie Lavaux.