Le chef d’Al-Qaïda tué à Kaboul: les États-Unis l’ont éliminé sans aucune présence militaire au sol
Le président américain Joe Biden a annoncé hier soir la mort d’Ayman al-Zawahiri, le chef d’Al-Qaïda qui avait succédé à Ben Laden. Il a été tué par une frappe de drone à Kaboul, en Afghanistan.
Joe Biden a annoncé lundi soir la mort du chef d’Al-Qaïda, l’Égyptien Ayman al-Zawahiri, tué dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan par une frappe de drone, nouveau coup porté à l’organisation terroriste ennemie jurée des États-Unis.
«Justice a été rendue»
«Samedi, sur mes ordres, les États-Unis ont mené à bien une frappe aérienne sur Kaboul, en Afghanistan, qui a tué l’émir d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri», a lancé le président américain, qui s’exprimait depuis la Maison Blanche.
«Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n’est plus», a ajouté Joe Biden.
Zawahiri était l’un des terroristes les plus recherchés au monde et les États-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver. Il avait pris la tête de la nébuleuse jihadiste en 2011, après la mort d’Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan.
L’un des cerveaux du 11 Septembre
Introuvable depuis plus de dix ans, il était considéré comme un des cerveaux des attentats du 11-Septembre, qui avaient fait près de 3.000 morts aux États-Unis.
Héritant en 2011 d’une organisation affaiblie, Ayman al-Zawahiri, 71 ans, avait dû pour survivre multiplier les «franchises» et les allégeances de circonstances, de la péninsule arabique au Maghreb, de la Somalie à l’Afghanistan, en Syrie et en Irak.
Fin 2020, des sources avaient un temps donné crédit à des rumeurs le donnant mort d’une maladie cardiaque mais il était réapparu ensuite dans une vidéo.
Sa mort permettra aux familles de victimes tuées le 11 septembre 2001 dans les tours jumelles du World Trade Center, à New York, et au siège du Pentagone près de Washington, «de tourner la page», a déclaré le président démocrate.
Comment a-t-il été tué?
L’attaque au drone a été menée sans aucune présence militaire américaine au sol, a précisé un responsable américain, preuve de la capacité des États-Unis «d’identifier et de localiser même les terroristes les plus recherchés au monde et de prendre des mesures afin de les éliminer».
Ayman al-Zawahiri avait été repéré «à de multiples reprises et pour de longues durées sur le balcon où il a finalement été touché» par la frappe dans la capitale afghane, a-t-il ajouté.
Al-Qaïda avait déjà perdu son numéro 2, Abdullah Ahmed Abdullah, tué en août 2020 dans les rues de Téhéran par des agents israéliens lors d’une mission secrète commanditée par Washington, information révélée à l’époque par le New York Times.
L’opération n’a fait «aucune victime civile», a précisé Joe Biden lors de son allocution.
La présence d’Ayman al-Zawahiri à Kaboul constitue par ailleurs une «violation claire» des accords conclus avec les talibans à Doha en 2020, selon lesquels les islamistes s’étaient engagés à ne pas accueillir Al-Qaïda sur leur sol, a noté ce responsable.