Le «fantôme de Kiev», le mythe symbole de l’efficacité de la propagande ukrainienne

Le «fantôme de Kiev», un pilote qui aurait détruit 40 avions russes, n’existerait finalement pas.

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 2 min.

Il a été érigé en héros par la population ukrainienne et les autorités du pays. Depuis le début du conflit en Ukraine, des témoignages ont rapporté qu’un pilote, surnommé le «fantôme de Kiev», aurait abattu 40 avions des forces russes. Un pilote hors pair donc qui n’était, comme son nom l’indique, qu’un fantôme. Les autorités ukrainiennes ont en effet annoncé ce week-end que ce pilote n’existait pas. Le 29 avril dernier, le Times indiquait pourtant avoir découvert l’identité du fantôme, à savoir le Major Stepan Tarabalka, décédé le 13 mars dernier.

Il faut dire que le mythe du fantôme avait été relayé à plusieurs reprises par certains membres des autorités ukrainiennes elles-mêmes. Il est apparu pour la première fois sur les réseaux sociaux dans un tweet publié par un internaute bosnien suivi par plus de 70.000 personnes. Cet internaute s’émerveillait des manœuvres aériennes d’un avion de l’armée ukrainienne. Petit à petit, de nouveaux témoignages et des vidéos ont renforcé ce mythe, jusqu’au 29 avril dernier, jour choisi par les forces aériennes ukrainiennes pour le démentir. «Le héros de l’Ukraine Stepan Tarabalka n’est PAS le fantôme de Kiev et il n’a PAS frappé 40 avions. Le fantôme de Kiev est un superhéros légendaire dont le personnage a été créé par des Ukrainiens», ont-elles écrit sur Facebook.

Ce mythe est un témoignage de plus de l’autre guerre que se livrent les forces ukrainiennes et russes sur les réseaux sociaux qui ont du mal à fact checker les nombreuses informations qui sont publiées quotidiennement. «Le fantôme de Kiev illustre la simplification à l’extrême du message de propagande en temps de guerre. Le but est de simplifier une réalité complexe et effrayante afin de la rendre acceptable au public qui est d’autant plus disposé à y croire que le message est porteur d’espoir», indique à France 24 Yevgeniy Golovchenko, de l’Université de Copenhague.