Le groupe Wagner utilise-t-il des migrants pour «punir» les pays européens?
Le ministre italien de la Défense accuse le groupe paramilitaire russe Wagner d’utiliser les migrants pour punir les soutiens de Kiev.
Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto a accusé lundi le groupe paramilitaire russe Wagner de favoriser les migrations illégales vers l’Europe pour punir les pays européens soutenant l’Ukraine.
«Une stratégie claire de guerre hybride», selon Rome
«L’augmentation exponentielle du phénomène migratoire en provenance des côtes africaines fait aussi partie, dans une mesure non négligeable, d’une stratégie claire de guerre hybride que le groupe Wagner (…) met en œuvre en utilisant son poids significatif dans plusieurs pays africains », a affirmé le ministre dans un communiqué.
«De même que l’UE, l’Otan et l’Occident ont réalisé que les cyberattaques faisaient partie de la confrontation globale que la guerre en Ukraine a ouverte, ils devraient maintenant comprendre que le front sur l’Europe du Sud devient chaque jour plus dangereux», a-t-il poursuivi.
Et d’avertir que «l’immigration incontrôlée et continue (…) devient un moyen pour frapper les pays les plus exposés, en premier lieu l’Italie, et leurs choix géostratégiques».
20.000 migrants arrivés en Italie depuis le 1er janvier
Plus de 20.000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l’année, contre environ 6.000 sur la même période en 2022 et en 2021, selon le ministère de l’Intérieur. La plupart arrivent en provenance des côtes nord-africaines à bord d’embarcations surchargées au péril de leur vie.
Le groupe Wagner, dont le patron Evguéni Prigojine est un proche du président russe Vladimir Poutine, est actif en Ukraine mais également dans plusieurs pays d’Afrique comme la Centrafrique et le Mali.
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a lui aussi exprimé ses inquiétudes lundi, en marge d’un voyage en Israël, «parce que de nombreux migrants arrivent de zones contrôlées par le groupe Wagner».
L’extrême droite a remporté les élections en septembre en défendant une ligne résolument antimigrants et sa cheffe, Giorgia Meloni, dirige depuis le gouvernement.
L’Italie, membre de l’UE et de l’Otan, est depuis le début de l’invasion russe un ferme soutien de l’Ukraine, à laquelle elle fournit une aide militaire.
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