Le jour du dépassement planétaire a lieu ce 29 juillet, quatre semaines plus tôt que l’année dernière
Après une baisse historique due aux confinements imposés pour endiguer la pandémie de coronavirus, l’empreinte écologique de l’Humanité revient cette année à ses niveaux de 2019.
Une date symbolique
Le jour du dépassement planétaire (Earth Overshoot Day) aura lieu cette année le 29 juillet, soit quatre semaines plus tôt que l’année dernière (22 août 2020) mais exactement le même jour qu’en 2019.
Calculé par le Global Footprint Network, ce jour marque la date symbolique à laquelle les humains ont consommé toutes les ressources naturelles que la Terre peut produire en un an. À partir de ce jeudi, l’Humanité vivra donc «à crédit».
«L’empreinte belge reste parmi les plus élevées au monde»
«Aujourd’hui, nous avons besoin de 1,7 planète pour maintenir notre mode de vie et l’empreinte belge reste parmi les plus élevées au monde», pointe Béatrice Wedeux, chargée de plaidoyer au WWF-Belgique.
«Le changement climatique et la crise de la biodiversité en sont le résultat. Nous devons de toute urgence réduire notre empreinte à un niveau que la planète peut supporter. Le coût de cette transition sera beaucoup plus faible que si nous laissons complètement exploser la crise écologique. Nous obtiendrons également en retour un monde plus sain, plus résilient et avec plus de nature».
L’impact de la déforestation en Amazonie
L’an dernier, la pandémie de coronavirus avait initialement provoqué une forte baisse des émissions de CO2 au premier semestre, mais dès le second semestre, celles-ci sont reparties à la hausse.
En parallèle, la déforestation et la dégradation en Amazonie ont entraîné une diminution de 0,5% de la biocapacité mondiale des forêts.
Rien qu’au Brésil, 1,1 million d’hectares ont été détruits en 2020 pour étendre des terres agricoles illégales et les estimations pour 2021 indiquent une augmentation de la déforestation allant jusqu’à 43% par rapport à l’année précédente.
Une grave augmentation des catastrophes naturelles
Les conséquences de ces destructions et pollutions se font sentir au travers une grave augmentation des catastrophes naturelles, comme des vagues de chaleur, des sécheresses extrêmes, de violentes tempêtes ou des inondations comme la Belgique vient d’en connaître.
Selon le Global Footprint Network, une mesure à prendre «de toute urgence» serait de réduire l’empreinte écologique de notre système alimentaire.
L’Europe est en effet le deuxième importateur mondial de produits issus de zones déboisées. Or la Belgique est l’un des huit pays européens qui contribuent ensemble à 80% à la déforestation importée en Europe.
En particulier, notre consommation de soja pour l’alimentation animale (notamment poulets, porcs et vaches laitières), d’huile de palme, et de cacao a un impact majeur.
«Nos gouvernements doivent donc agir rapidement pour que notre alimentation ne détruise pas la biodiversité, même à l’autre bout du monde. Cela passe par adopter une nouvelle législation européenne contraignante pour interdire les produits issus de la déforestation et de la conversion des écosystèmes naturels», insiste le Global Footprint Network.