Le quotidien terrible des employés de Tchernobyl qui doivent continuer à travailler sous la menace des armes russes
Le maire d’une ville située non loin de Tchernobyl craint un incident à cause de la fatigue du personnel du site nucléaire.
C’est un des sites dont on parle le plus depuis le début de la guerre en Ukraine: celui de Tchernobyl. Ce mercredi, les autorités bélarusses assurent que l’alimentation électrique du site nucléaire a été complètement rétablie. L’alimentation électrique du site nucléaire, situé à la frontière avec le Bélarus et tombé aux mains des Russes le 24 février, avait été coupée une première fois la semaine dernière et rétablie dimanche. Mais lundi, l’opérateur ukrainien Ukrenergo a accusé l’armée russe d’avoir à nouveau coupé l’alimentation électrique de la centrale en endommageant une ligne à haute tension alimentant le site. Or, un système alimenté en électricité est toujours nécessaire pour refroidir les 20.000 assemblages combustibles stockés dans la piscine du site. Même si le dernier réacteur de Tchernobyl a été fermé en 2001, des travailleurs doivent en outre y assurer la sécurité du stockage des matières radioactives et effectuer des travaux de maintenance.
Depuis la prise du site en février, les troupes russes tiennent également le personnel de Tchernobyl en otage, ce qui inquiète le maire de Slavoutytch, une ville voisine, qui craint une catastrophe dans les jours à venir à cause du manque de nourriture et du stress. Selon lui, le personnel du site, environ 200 personnes, est «très fatigué, que ce soit physiquement, moralement ou psychologiquement. Ils perdent leur concentration et c’est très dangereux pour la centrale nucléaire», indique-t-il. Il a également appelé les Russes à ouvrir un «couloir humanitaire» pour que les travailleurs actuels puissent quitter le site et afin que de nouveaux ouvriers prennent le relais.
Mercredi dernier, l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) indiquait que le risque d’incident nucléaire posé par la situation dans les centrales nucléaires de Tchernobyl et Zaporijjia, sous contrôle russe, n’est pas «inexistant mais faible».