Le témoignage glaçant d’un fixeur de Radio France torturé par les Russes

Cet Ukrainien venait en aide aux journalistes de Radio France sur son territoire. Il aura ensuite été torturé par les forces russes qui pensaient qu’il s’agissait d’un espion.

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Nikita (un prénom d’emprunt) a 32 ans et est fixeur en Ukraine pour Radio France. Cela signifie qu’il est guide et interprète pour les journalistes de Radio France qui témoignent du conflit ukrainien. Il a assisté les équipes de la radio française pendant plusieurs jours entre la fin février et le début du mois de mars, avant d’être enlevé le 5 mars dernier par les forces armées russes. Détenu pendant neuf jours, Nikita a été torturé par l’armée russe et livre aujourd’hui un témoignage glaçant à France Info.

Un interrogatoire très violent

Il explique comment sa voiture estampillée «presse» a été la cible de tirs russes alors qu’il tentait de rejoindre le village où sa famille s’est réfugiée. Arrêté par des soldats alors qu’il tentait de s’enfuir, Nikita a ensuite été violemment interrogé. Coups au visage et sur le corps via une crosse d’arme ou une barre de fer, menaces au couteau, simulacre d’exécution… Rien ne lui est épargné par les soldats qui pensent qu’il s’agit d’un espion. «C’était surtout la première journée qui a été très violente. Après l’interrogatoire, un commandant local a ordonné que l’on ne me touche pas jusqu’au 8 mars. Même si j’étais attaché à un arbre, même si j’avais froid… J’étais tout de même nourri et réchauffé par un feu», explique-t-il.

Nikita est ensuite transféré à une quarantaine de minutes de là pour être à nouveau torturé, via des chocs électriques notamment. «Ils m’ont torturé avec de l’électricité au niveau de la jambe. Ils m’ont reposé de nouveau toutes leurs questions», poursuit celui qui était dans la cave gelée et partiellement inondée d’une maison avec deux autres personnes.

Après plusieurs jours, les soldats finissent par comprendre que Nikita et ses compagnons d’infortune sont bien des civils. Ils sont relâchés en pleine forêt, malgré la blessure sévère d’un des compagnons de Nikita. «Durant la détention, la personne a été frappée fortement à la tête. Il avait des blessures internes, au niveau du crâne. Il est en train de se faire soigner à l’étranger», précise l’Ukrainien qui a depuis rejoint sa famille dans un lieu tenu secret.