Les 27 demandent à la Commission de préciser les sanctions à l’encontre de la Russie et d’en explorer d’autres
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont demandé jeudi soir à la Commission européenne de préciser les trains de sanctions déjà prises pour fermer les échappatoires, évaluer leur impact et envisager d’autres sanctions, a indiqué le Premier ministre belge Alexander De Croo à l’issue de la première journée de sommet. Ils sont aussi convenus de lancer un fonds de solidarité pour l’Ukraine.
«Toute tentative de contourner les sanctions ou d’aider la Russie par d’autres moyens doit être stoppée», avertissent en outre les Vingt-sept dans leurs conclusions, dans une mise en garde aux pays tiers, alors que l’attitude de la Chine est particulièrement observée.
Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois appelé les Européens à frapper plus fort, notamment dans le secteur de l’énergie, les réticences restent importantes dans certains États membres qui craignent d’en subir plus fortement les conséquences que la Russie elle-même. «La Commission va explorer des sanctions additionnelles, sachant que l’impact doit être nettement plus important côté russe qu’européen», selon M. De Croo.
Un impact flou
Quant à l’exigence russe de faire payer les livraisons d’énergie en roubles, la Commission en évalue l’impact, qui est loin d’être clair. Car dans une grande partie des contrats, des minima de paiements en roubles sont déjà prévus, allant parfois jusqu’à 80%, a fait observer M. De Croo.
Ce vendredi, M. Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen doivent annoncer un nouveau partenariat énergétique avec l’UE. «Les États-Unis sont prêts à nous assister cet été par une plus grande production de pétrole, et à plus court terme, par des livraisons de gaz naturel liquéfié», selon Alexander De Croo. Ils agiront aussi avec les Européens pour tenter de faire baisser les prix sur les marchés.
Front commun
«Le message le plus important aujourd’hui, c’est que l’Europe et les États-Unis peuvent compter l’un sur l’autre quand les temps sont difficiles. Il est clair que le président Biden a l’Europe à cœur et cela fait plaisir», a commenté M. De Croo.
«La Russie a essayé de diviser les pays européens, ainsi que l’OTAN, mais cela n’a pas marché. Nous ne sommes clairement pas seuls, tandis que la Russie est aujourd’hui totalement isolée dans le monde», a-t-il ajouté.
Enfin, le Conseil en appelle à une conférence internationale pour lever des fonds pour l’Ukraine, à travers un fonds fiduciaire de solidarité, un thème mis en avant ces dernières semaines par le président du Conseil Charles Michel.