Les avocats de Ghislaine Maxwell, coupable de trafic sexuel, souhaitent un nouveau procès
Les avocats de la mondaine britannique Ghislaine Maxwell, jugée coupable de trafic sexuel fin décembre, ont demandé mercredi un nouveau procès au motif qu’un des jurés aurait révélé durant les délibérations avoir lui-même été victime d’abus sexuels, ce qui aurait influencé d’autres membres du jury, selon un document judiciaire.
Dans cette demande datée de mercredi, les avocats s’appuient notamment sur un article du Daily Mail, dans lequel l’un des jurés confie avoir convoqué ses souvenirs de victime durant les délibérations. La défense y voit ainsi «des motifs irréfutables pour un nouveau procès».
«Le juré a déclaré aux journalistes qu’il avait révélé (…) pendant les délibérations, qu’il avait été victime d’abus sexuels et qu’il avait décrit le souvenir qu’il avait de ces événements. Selon le juré, cette révélation a influencé les délibérations et a convaincu les autres membres du jury de condamner Mme Maxwell», écrivent les défenseurs de Ghislaine Maxwell.
L’incident est pris au sérieux par le bureau du procureur fédéral de Manhattan, qui suggère au tribunal de «conduire une enquête» et propose une «audience» sur le sujet «dans un mois environ».
Selon les procureurs, il faut déterminer si le juré a bien révélé, durant le processus de constitution du jury, c’est-à-dire avant le procès, avoir été victime d’abus sexuels. Sur ce point, le juré est resté assez flou dans les interviews, disant ne pas bien se souvenir d’une telle question, mais assurant qu’il a répondu honnêtement si elle lui a été posée.
Coupable de cinq chefs d’accusation
Après 40 heures de délibérations étalées sur cinq jours, le jury avait déclaré Ghislaine Maxwell coupable de cinq des six chefs d’accusation qui pesaient sur elle, dont le plus grave, celui de trafic sexuel avec son ancien compagnon, le financier Jeffrey Epstein, mort en prison en 2019.
Aucune date n’a encore été fixée pour le prononcé de la peine.
En parallèle, la justice américaine examine les poursuites civiles intentées par l’une des victimes du couple, Virginia Giuffre, à l’encontre du prince britannique Andrew, qu’elle accuse de l’avoir violée en 2001, quand elle avait 17 ans. Le prince Andrew, qui fréquentait le couple Epstein-Maxwell, a toujours vigoureusement démenti ces accusations.