Les confinements n’auraient pas permis de sauver des vies, estime une étude
Les différents confinements imposés à la population depuis le début de la pandémie auraient-ils été inutiles? C’est ce que suggère une nouvelle étude.
Deux ans après le début de la pandémie mondiale de coronavirus, il est venu le temps de tirer certains bilans. C’est ce qu’a fait la célèbre université américaine John Hopkins en voulant évaluer l’impact des différentes mesures prises lors de la pandémie (confinement, fermeture des frontières, des écoles…) sur la mortalité.
Les «effets dévastateurs» du confinement
Leur constat est sans appel: «Nous n’avons trouvé aucune preuve que les fermetures d’écoles, les fermetures de frontières et la limitation des rassemblements ont eu un effet notable sur la mortalité due à la Covid-19». De plus, toujours selon ces chercheurs, le confinement aurait eu bien plus d’effets négatifs que positifs. Ils pointent notamment ses «effets dévastateurs» sur la scolarisation des enfants, sur les violences domestiques mais aussi sur l’économie et l’emploi.
Les recommandations à la population plus efficaces qu’un confinement?
En examinant en détail les chiffres aux États-Unis et en Europe, les chercheurs de l’Université John Hopkins ont remarqué qu’un confinement faisait seulement baisser de 0,2% le taux de mortalité par rapport à une politique basée sur des conseils et des recommandations à la population. Néanmoins, certaines mesures auraient eu un effet bien plus important sur la mortalité. C’est le cas de la fermeture des commerces non-essentiels. Elle aurait permis de réduire le taux de mortalité de 10%.
Sur base de cette étude, les chercheurs arrivent à une conclusion forte: «Les confinements doivent être rejetés d’emblée comme instrument de politique pandémique».
Des conclusions critiquées
Il faut néanmoins noter que cette vaste étude porte uniquement sur la première vague. «On sait aujourd’hui que la mesure la plus efficace aurait été de faire porter un masque FFP2 à toute la population», estime le vaccinologue suisse, Alessandro Diana.
Les conclusions de cette étude ont largement été reprises sur les réseaux sociaux mais elle est également la cible de nombreuses critiques. Le département CheckNews du journal Libération a tenu à mettre en garde sur le fait que cette étude n’a pas été publiée dans une revue scientifique, et n’a donc pas fait l’objet d’une relecture critique par des chercheurs indépendants avant sa mise en ligne. Par ailleurs, quatre autres études ont déjà identifié un effet du confinement sur la mortalité.
La chercheuse sud-africaine Carolyn Chisadza estime d’ailleurs que les auteurs «avaient déjà leur hypothèse», qu’ils pensaient dès le départ que les mesures confinement n’avaient eu aucun effet sur la mortalité et que c’est ce qu’ils ont entrepris de montrer dans leur article».