Les hommes polluent plus que les femmes au quotidien
Y a-t-il un rapport entre le genre et l’empreinte carbone? Pour la société de recherche suédoise Ecoloop, la réponse est oui! En dépensant la même somme, les hommes sont à l’origine de 16% d’émissions de gaz à effet de serre de plus que celles des femmes.
L’étude a été réalisée en Suède, et a passé au crible la consommation de 369 hommes et 251 femmes célibataires pendant un an dans une dizaine de catégories (tabac, vêtements, chaussures, alimentation, décoration, logement, santé, vacances, transports, loisirs…). Et les conclusions du travail, publiées dans Journal of Industrial Ecology, sont pour le moins éclairantes.
Viande et voiture
Selon Carlsson Kanyama, d’Ecoloop, la façon dont les personnes dépensent est très stéréotypée. «Les femmes dépensent plus d’argent pour la décoration de leur maison, la santé et les vêtements, tandis que les hommes dépensent plus d’argent pour le carburant des voitures, les repas au restaurant, l’alcool et le tabac».
Comme le rappelle l’étude, il semblerait que la nourriture et les vacances soient à l’origine de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre, tant pour les hommes que pour les femmes. Et au vu de la propension des premiers à favoriser la consommation de viande et de carburants, la balance leur est défavorable. Les scientifiques ont d’ailleurs constaté qu’en remplaçant la viande et les produits laitiers par des aliments à base de plantes, et en optant pour des vacances en train, plutôt qu’en avion ou en voiture, il serait possible de réduire les émissions de 40%.
Pour des politiques adaptées
Selon les chercheurs, les différences entre les sexes en matière d’émissions devraient être prises en compte dans l’élaboration des politiques publiques visant à lutter contre le changement climatique. Le Green Deal de l’Union Européenne a d’ailleurs été critiqué par les différents acteurs éco-féministes, accusé de ne pas inclure de vision intersectionelle dans son programme. «Les politiques du Green Deal européen sont, au mieux, aveugles au genre et, au pire, creusent les inégalités entre les sexes», déclarait Nadège Lharaig, experte en genre au Bureau Européen de l’Environnement.