Les Japonais entre colère et résignation sur la tenue des JO de Tokyo sans spectateurs
Les réactions des Japonais étaient mitigées vendredi après l’annonce de l’interdiction quasi-totale des spectateurs aux Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août), des journaux avertissant qu’elle pourrait ne pas suffire pour stopper la progression du Covid-19.
Kyoko Ishikawa, qui a assisté à tous les Jeux d’été de ces 30 dernières années, a déclaré à l’AFP qu’elle «s’attendait» à l’interdiction du public sur la plupart des sites olympiques, annoncée jeudi, mais que «cela ne la démoralisait pas». Kyoko Ishikawa est connue pour être une fan inconditionnelle des Jeux olympiques, contrairement à nombre de ses compatriotes qui, depuis des mois, selon des sondages, estiment que les JO-2020 doivent de nouveau être reportés ou annulés.
Le quotidien japonais Nikkei a jugé dans un éditorial vendredi que l’interdiction du public ne suffirait pas à enrayer la propagation du virus. «Même sans spectateurs, on craint que les infections ne se propagent car des dizaines de milliers de visiteurs liés aux Jeux olympiques, sans compter les athlètes, viennent au Japon», écrit le journal. «Il est nécessaire de mettre en oeuvre de manière approfondie les tests et de contrôler leurs activités», ajoute-t-il.
Lente vaccination
Le journal Asahi, sponsor officiel qui a demandé en mai l’annulation des Jeux, a accusé le gouvernement japonais d’essayer de «faire passer à la va-vite» l’événement olympique. Alors que l’archipel nippon a été relativement épargné jusqu’ici par la pandémie de Covid-19, avec environ 15.000 décès officiellement recensés depuis début 2020, son programme de vaccination n’a accéléré qu’à partir de mai.
À peine plus de 15% de la population a été entièrement vaccinée jusqu’à présent, et des experts craignent que le variant Delta, qui représenterait 30% des cas au Japon, ne provoque une nouvelle vague susceptible de submerger les hôpitaux du Japon.