Les Russes ont quitté la centrale de Tchernobyl, mais l’armée se regroupe «en vue de nouvelles attaques»
L’armée russe est en train de se regrouper en vue de nouvelles attaques en Ukraine, ont estimé Kiev et l’Otan jeudi, alors que les troupes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu’ils occupaient depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février.
«Il n’y a plus de personnes étrangères (au service) dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl», site de la pire catastrophe nucléaire civile de l’Histoire, a indiqué sur Facebook l’agence d’État ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale.
Peu avant, l’agence avait indiqué les troupes russes avaient commencé leur départ de la centrale, située à une centaine de kilomètres au nord de Kiev.
Des inspections à venir à Tchernobyl
En quittant la centrale, les Russes se sont livrés au «pillage de locaux, vol des équipements et d’autres objets précieux», a accusé l’agence. Des spécialistes ukrainiens vont désormais inspecter la centrale en quête de potentiels «engins explosifs», selon la même source.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait cessé, depuis le 9 mars, de recevoir en direct les données provenant de Tchernobyl. Elle s’est inquiétée dimanche de l’absence de rotation du personnel de la centrale depuis le 20 mars.
L’armée russe se regroupe
Les forces russes «ne se retirent pas mais se repositionnent» en Ukraine, a déclaré jeudi le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, jugeant que Moscou entendait renforcer son offensive sur la région du Donbass, dans l’est, tout en maintenant «la pression sur Kiev et d’autres villes».
«Nous nous attendons à des actions offensives supplémentaires qui se traduiront par encore davantage de souffrances», a-t-il conclu.
Ce recentrage laisse présager un conflit «prolongé», qui pourrait durer des mois, selon un haut responsable du Pentagone. «Si de fait ils donnent la priorité à la région du Donbass, une région où ils n’ont pas combattu depuis huit ans, une région où il y a beaucoup de soldats ukrainiens, cela pourrait durer un moment», a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Ces propos font écho à ceux du général ukrainien Pavlo «Maestro» à Kharkiv. L’ennemi «se regroupe pour attaquer et mettre le maximum de forces» dans le sud et l’est de l’Ukraine, a-t-il déclaré jeudi.
Le président américain Joe Biden s’est aussi dit «sceptique» face aux annonces de Moscou d’un retrait partiel de ses troupes.