Les talibans affirment avoir encerclé la province du Panchir, un bastion de la résistance
Les talibans ont annoncé lundi avoir encerclé les combattants de la résistance autoproclamée à leur pouvoir dans le Panchir, une province enclavée au nord-est de Kaboul, tout en ajoutant vouloir négocier avec eux plutôt que combattre.
Dans la nuit, des informations non confirmées ont fait état de heurts aux abords de la vallée du Panchir, où le vice-président du régime renversé par les talibans, Amrullah Saleh, s’est réfugié et a décrété la résistance aux nouveaux maîtres du pays.
Les talibans veulent «résoudre cette affaire pacifiquement»
«Nos combattants sont stationnés près du Panchir» qu’ils encerclent, a déclaré sur Twitter un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, tout en ajoutant que son régime «tente de résoudre cette affaire pacifiquement».
Dimanche, des comptes Twitter pro-talibans avaient annoncé que des «centaines» de leurs combattants se dirigeaient vers le Panchir. Sur les réseaux sociaux, des comptes pro-résistance niaient toute avancée des talibans, affirmant que ces derniers avaient été stoppés par des embuscades.
Ces annonces et informations restaient difficiles à confirmer de manière indépendante, la région étant enclavée et peu accessible ces jours-ci.
Un bastion anti-taliban
Le Panchir est connu de longue date comme un bastion anti-taliban. La résistance y a repris ces dernières semaines, alors que les talibans finissaient de prendre le reste du pays, autour du Front national de résistance (FNR), emmené par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud, assassiné en 2001 par Al-Qaïda, et d’Amrullah Saleh.
L’entrée principale de la vallée est une gorge étroite qui rend son invasion extrêmement difficile par des forces extérieures, à la merci des tirs de combattants positionnés sur les hauteurs alentours.
La résistance se prépare à un conflit armé
Un porte-parole du FNR, Ali Maisam Nazary, a déclaré ce week-end à l’AFP que le Front se préparait à «un conflit de longue durée» avec les talibans, si un compromis ne pouvait être trouvé avec eux sur un système de gouvernement décentralisé garantissant «la justice sociale, l’égalité des droits et la liberté pour tous».
Une semaine après avoir conquis Kaboul et le pouvoir lors d’une offensive éclair, les talibans poursuivent leurs discussions avec des personnalités afghanes, en vue de former un gouvernement qu’ils disent vouloir ouvrir à d’autres factions.