L’incroyable témoignage du chef de Tchernobyl pris en otage pendant 45 jours par les Russes

Le chef de la centrale de Tchernobyl est resté sur place pendant 45 jours pour éviter tout accident nucléaire.

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 2 min.

Il s’appelle Valery Semenov. Le 24 février dernier, cet ingénieur en chef de Tchernobyl s’est rendu comme tous les matins sur son lieu de travail. Sur place, il voit les tanks russes progresser en direction de la centrale nucléaire. Comme il l’explique à BFM TV, Valery Semenov a été pris en otage durant 45 jours sur le site de Tchernobyl. Durant tout ce temps, il ne dormait que deux ou trois heures par nuit, un véritable calvaire. «Ces 25 premiers jours, je n’ai dormi que 3h par nuit en position assise. Je devais être partout à la fois pour assurer la sécurité de la centrale», se souvient-il.

Heureusement, l’ingénieur a pu compter sur le soutien de ses collègues pour tenir le coup durant cette terrible épreuve. «Je ne sais pas trop comment j’ai tenu, mes collègues m’ont beaucoup aidé, j’ai puisé dans mes réserves. Mes 30 années à la centrale m’ont préparé à ce que je viens de vivre. Je connaissais parfaitement tous les gens sous mes ordres, ce sont presque ma famille. Cela m’a aidé», poursuit-il.

«Je montais la garde»

Le 9 mars, une panne électrique touche la centrale, causant un risque nucléaire. Valery Semenov négocie alors avec ses preneurs d’otage pour relier la centrale au réseau bélarus. «Aucun des envahisseurs n’a réussi à rentrer dans la pièce de commandement spécial. Aujourd’hui, je ne sais même pas comment c’est possible, ils auraient pu faire un acte de sabotage, mais on les en a empêchés. Je n’aime pas trop me mettre en avant mais c’est moi à chaque fois qui me mettais en travers de leur chemin pour les dissuader d’entrer, je montais la garde».

Malgré les rotations proposées par les Russes pour changer le personnel de la centrale, Valery Semenov décide de rester sur place. Il la quittera finalement fin mars, au moment de sa libération par les forces ukrainiennes. «Je n’ai même pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti, je me sentais reboosté psychologiquement», conclut-il, ému.