L’OMS met en garde: «Il y aura de toute façon une nouvelle pandémie»

Dans un nouveau rapport, l’OMS met en garde contre la prochaine pandémie et appelle les pays à se montrer solidaire. «Il y aura de toute façon une nouvelle pandémie. Il nous appartient de déterminer si elle sera aussi dévastatrice que le coronavirus».

par
Rédaction en ligne
Temps de lecture 3 min.

Il y a environ un an, la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de mettre en place un panel d’experts en santé, de politiciens et de scientifiques. Leur objectif est de tirer des leçons pour la prochaine pandémie dans un rapport que nos confrères de Het Laatste Nieuws ont pu consulter. «Nous ne pouvons pas permettre qu’une nouvelle pandémie mette à nouveau le monde à genoux», a déclaré Hans Kluge, directeur européen de l’OMS.

Maggie De Bock a participé au rapport

Le rapport dénonce le manque de préparation des gouvernements: «Il y avait un manque flagrant de planification. Et même les pays qui avaient un plan ne l’avaient pas suffisamment mis à jour ou préparé. La capacité technique des gouvernements était également souvent faible. Les systèmes de surveillance et de réaction ne parviennent pas à détecter les signaux d’alerte à temps et sont incapables de concevoir ou de mettre en œuvre des réponses appropriées. Et puis il y avait le leadership politique. Il était souvent faible, complètement absent ou aggravait même les choses.»

Parmi les experts, une Belge a participé à l’élaboration de ce rapport. Il s’agit de notre ancienne ministre de la Santé, Maggie De Block (Open Vld). «Tout le monde dans notre région a mal évalué le virus et l’ampleur de la pandémie» dit-elle. «Personne n’était correctement préparé à une crise aussi prolongée. Nous devions tout inventer au fur et à mesure. Développer les capacités de test, collecter les données, organiser les hôpitaux… Pourtant, nous n’avons pas fait pire que les autres. En termes de collecte de données et d’organisation des hôpitaux, nous étions parmi les meilleurs. Nous avons également réussi assez rapidement à enregistrer des chiffres corrects sur les admissions et les décès.»

Manque de solidarité européenne

Néanmoins, Maggie De Block reconnaît le manque de solidarité entre les pays d’Europe. «Ce qui m’a le plus frappé au début de la crise, c’est la rapidité avec laquelle la solidarité s’est évaporée au sein de l’Europe.» C’est aussi ce que pointe l’OMS dans son rapport, indique Sudinfo. Malgré les avertissements répétés de la communauté scientifique sur une pandémie planétaire, le monde n’était pas préparé à l’apparition du coronavirus, fin 2019. «Les réponses politiques divergentes, souvent tâtonnantes, continuent d’avoir des conséquences catastrophiques, avec plus de 1,2 million de décès dans la seule région européenne (plus de 4 millions dans le monde) et une récession économique sans précédent», pointe vendredi l’Organisation mondiale de la Santé. C’est pourquoi celle-ci prône une politique sanitaire transnationale, qui reconnaisse l’interconnexion entre la santé humaine, animale et environnementale.

Baptisée «One Health» («Une santé»), cette politique doit engager les gouvernements nationaux, les acteurs régionaux et mondiaux, ainsi que les responsables des systèmes de santé et d’aide sociale dans des réformes profondes, des programmes d’investissements et des améliorations en termes de gouvernance, en tirant les leçons de la pandémie, soutient le président de la Commission paneuropéenne sur la santé et le développement durable, liée à l’OMS, Mario Monti.