À Marioupol, de la nourriture volée et de la neige fondue comme ultimes moyens de survie
Quelque 300.000 civils sont coincés depuis des jours par les combats dans le port stratégique de Marioupol, dans le sud-est du pays, sur la mer d’Azov, privé d’eau, de nourriture et d’électricité et où l’aide humanitaire n’a pas pu arriver.
Pour fuir les bombardements quasi constants, les habitants de Marioupol se réfugient dans les sous-sols. Dans cette ville à l’agonie, le vol de produits de première nécessité est devenu une pratique quotidienne. Vol de nourriture, de vêtements ou de quelques meubles… C’est devenu si répandu que les habitants ont baptisé cette pratique «obtenir une réduction», rapporte le Metro UK. Sans eau courante, les habitants n’ont plus qu’une solution pour s’hydrater: récolter de la neige et la faire fondre pour la transformer en eau potable.
«Nous n’avons pas d’électricité, nous n’avons rien à manger, nous n’avons pas de médicaments. Nous n’avons rien», déclare Ludmila Amelkina au quotidien britannique. Sans électricité ni services téléphoniques, de nombreux Ukrainiens n’ont plus que leur autoradio pour s’informer. Les seules stations qu’ils captent sont celles diffusées depuis les zones contrôlées par les forces russes ou par les séparatistes.
Dans les rues de la ville, des cadavres jonchent les sols. Si le nombre de victimes n’a pu, pour l’heure, être confirmé, les autorités locales ont d’ores et déjà prévu de creuser des fosses communes pour enterrer leurs morts.
À Marioupol, plusieurs tentatives d’évacuation ont déjà échoué à plusieurs reprises ces derniers jours, les deux camps s’en rejetant la responsabilité.
Ce mercredi matin, Russes et Ukrainiens sont tombés d’accord sur la mise en place d’une série de couloirs humanitaires afin d’évacuer les civils des villes assiégées. Dans la ville de Marioupol, un couloir est prévu en direction de Zaporojie. Mais selon les autorités ukrainiennes, les Russes empêchent toujours l’évacuation via le couloir convenu. «Marioupol reste assiégée. Les Russes ont de nouveau empêché les habitants de sortir et l’aide humanitaire d’arriver en ville», a affirmé le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko, sur Facebook.
La prise de cette ville d’importance stratégique permettrait la jonction entre les forces russes en provenance de Crimée, qui menacent désormais Mykolaïv, plus à l’ouest, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass (est).