Nouvelle nuit de violences en France: près de 700 personnes interpellées (vidéos)

Pour la troisième nuit consécutive, des scènes de pillages, des saccages et des incendies ont eu lieu à Paris et dans sa banlieue, mais aussi partout en France.

par
AFP
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Dégradations de bâtiments publics, pillages et échauffourées ont repris jeudi dans de nombreuses villes de région parisienne et de province pour la troisième soirée consécutive après la mort mardi à Nanterre de Nahel, un mineur de 17 ans tué par un policier qui a été mis en examen et écroué pour homicide volontaire.

13 bus incendiés

En Seine-Saint-Denis, «quasiment toutes les communes» ont été impactées, a constaté dépitée une source policière à l’AFP. De nombreux supermarchés ont été pillés notamment à Montreuil et Epinay-sur-Seine. À Drancy, des émeutiers ont utilisé un camion pour forcer l’entrée d’un centre commercial qui a été en partie pillé et incendié, indique une source policière. À Pantin, une vingtaine de jeunes habillés en noir, munis de mortiers d’artifice ont tiré en l’air ou en direction de la police, a constaté un journaliste de l’AFP. Un début d’incendie s’est déclaré à la mairie de Clichy-sous-Bois. Treize bus du dépôt de la RATP d’Aubervilliers ont été incendiés. «La protection des bâtiments publics a été la priorité», a admis cette source.

Des incidents partout en France

«Les incidents ont lieu partout en France mais la situation en Ile-de-France et à Paris était extrêmement tendue, avec des forces de l’ordre ne pouvant pas tout maîtriser compte tenu de la multiplicité des incidents», a soufflé une source policière de haut rang.

À nouveau, des bâtiments publics ont également été pris pour cibles par des groupes souvent encagoulés ou dissimulés sous des capuches. «Le bureau de police situé au pôle Laherrère à Pau» a été visé par un cocktail molotov, selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.

Dans le centre-ville de Marseille, c’est la devanture de la bibliothèque municipale de l’Alcazar qui a été endommagée, selon la mairie. À quelques encablures de là, sur le Vieux Port, des échauffourées ont éclaté plus tôt quand les forces de l’ordre ont dispersé avec des gaz lacrymogènes un groupe de 100 à 150 personnes qui auraient tenté de monter des barricades.

667 interpellations

Le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin a annoncé que 667 personnes avaient été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi en France après une nouvelle nuit de violences, marquée par des saccages, pillages et dégradations de biens publics, en réaction à la mort mardi à Nanterre de Nahel, tué par un policier.

«Cette nuit, nos policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont encore fait face, avec courage, à une rare violence. Conformément à mes instructions de fermeté, ils ont procédé à 667 interpellations», a tweeté le ministre de l’Intérieur.

Une nouvelle cellule de crise

Emmanuel Macron va présider une nouvelle cellule interministérielle de crise vendredi à 13H00 à Paris, pour la deuxième fois en deux jours, après une troisième nuit de violences en France dans le sillage de la mort d’un adolescent tué par un policier, a annoncé l’Élysée.

Le chef de l’État français, qui se trouve à Bruxelles depuis jeudi pour un sommet européen, pourrait pour cela devoir écourter sa présence et rentrer avant la fin, si les discussions avec ses homologues ne sont pas terminées. Il doit tenir une conférence de presse avant de quitter le Conseil de l’Union européenne.

Des échauffourées à Bruxelles

Des échauffourées impliquant des jeunes ont eu lieu jeudi soir à Bruxelles après des appels au rassemblement lancés via les réseaux sociaux en réponse au décès du jeune Nahel, tué mardi par un policier en France. «Dans plusieurs communes, des jeunes se rassemblent et jouent au chat et à la souris avec les forces de l’ordre», a résumé la police de Bruxelles-Capitale Ixelles. Vingt-sept personnes ont fait l’objet d’une arrestation administrative, parmi lesquelles 24 mineurs d’âge. Deux mineurs ont en outre fait l’objet d’une arrestation judiciaire. Les tensions ont notamment eu lieu autour du quartier Anneessens, où la police s’est rendue sur place en nombre, et près de la gare du Midi.

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