Nuit agitée en France après l’adoption de la réforme des retraites: plus de 100 arrestations à Paris (vidéos)

La réforme des retraites a été définitivement adoptée lundi après le rejet des deux motions de censure déposées contre le gouvernement, qui se maintient à neuf voix près. La nuit a ensuite été agitée dans divers endroits de France, à commencer par Paris où plus de 100 interpellations a eu lieu.

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La première, initié par le groupe indépendant Liot avec le soutien de la gauche, a recueilli 278 voix sur les 287 nécessaires pour faire tomber le gouvernement d’Elisabeth Borne. Le vote n’avait jamais été aussi serré depuis une motion de censure déposée contre celui de Pierre Bérégovoy en 1992. Le deuxième texte, à l’initiative du RN, n’a recueilli que 94 voix. Après le rejet de ces deux motions, la réforme très contestée d’Emmanuel Macron est donc définitivement adoptée.

Dans une déclaration à l’AFP, Elisabeth Borne s’est dit «déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires». La cheffe du gouvernement est arrivée à l’Elysée, a constaté une journaliste de l’AFP.

Appel à la démission

Les oppositions, qui ferraillent depuis des semaines sur le texte, ont appelé à sa démission. Ce gouvernement «est d’ores et déjà mort», a déclaré la cheffe de file des insoumis, Mathilde Panot, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon appelant à «passer à la censure populaire», «en tout lieu et en toute circonstance». Elisabeth Borne «doit partir» ou «le président doit la démissionner», a abondé la présidente du groupe RN Marine Le Pen.

Devant un hémicycle clairsemé du côté de la majorité, Elisabeth Borne a de nouveau défendu son texte. Le gouvernement n’est «jamais allé aussi loin dans la construction d’un compromis». Le 49.3 «n’est pas l’invention d’un dictateur», a-t-elle lancé. Et de dénoncer «l’antiparlementarisme à l’oeuvre» des oppositions et le «déchaînement de violences» de certains députés de gauche pendant les débats tumultueux sur ce projet phare du second quinquennat d’Emmanuel Macron.

Les Français en colère

Feux de poubelles, barricades, cortèges arpentant les rues: des points de tension sporadiques ont émaillé plusieurs artères du centre de Paris lundi soir, juste après l’adoption de la réforme des retraites avec l’appui de l’article 49.3, selon des journalistes de l’AFP.

Peu avant 22H30, 101 personnes avaient été interpellées au cours de ces incidents, selon une source policière. s

Après le rejet de la motion de censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne, quelques centaines de personnes, rejointes par des députés de la France Insoumise (LFI), se sont d’abord rassemblées, non loin de l’Assemblée nationale, Place Vauban (VIIe arrondissement), avant d’être canalisées par les forces de l’ordre.

Puis, des feux de poubelles et affrontements avec les forces de l’ordre ont été repérés dans le quartier de la gare Saint-Lazare (IXe), autour de la place de l’Opéra, où de nombreux cars de CRS étaient stationnés.

Un cortège d’une centaine de personnes, jeunes pour la plupart, a ensuite parcouru peu après 21h00 la rue Réaumur et la rue Montmartre, renversant les poubelles des commerçants.

Une centaine de personnes, selon une journaliste de l’AFP, étaient également au Châtelet, non loin de l’Hôtel de Ville.

«On entend que les jeunes ne sont pas mobilisés. Nous voilà. C’est pour les retraites et pour le reste. C’est un tout, une accumulation», a expliqué à l’AFP une étudiante désirant rester anonyme, la manifestation n’étant pas déclarée.

Pour tenter de les dissuader de poursuivre leur périple, les forces de l’ordre ont employé à plusieurs reprises des gaz lacrymogènes.

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