Pain, viande, volaille: la guerre en Ukraine se fera ressentir sur le ticket de caisse
L’augmentation des prix depuis la pandémie, notamment de l’énergie et des matières premières comme le blé, devrait encore s’accentuer avec la guerre en Ukraine. Avec des impacts sur le marché alimentaire mondial.
La guerre perturbe fortement le commerce de blé, de maïs et d’autres céréales, dont l’Ukraine et la Russie sont les premiers fournisseurs européens. Le transport, qui se fait essentiellement par la Mer Noire, est quasiment à l’arrêt. En Ukraine, «le grenier à blé de l’Europe» [et quatrième fournisseur mondial], plus rien n’est planté ou récolté en ce moment. Conséquence: les prix s’envolent.
Si les consommateurs peuvent déjà le ressentir à la boulangerie, ils ne devraient pas tarder à le constater également au supermarché. Les produits issus d’animaux, comme le jambon ou la volaille, pourraient eux aussi grimper en flèche. Et pour cause: les élevages dépendent eux aussi directement des céréales, dont les animaux sont nourris. Et si nourrir les bêtes coûte plus cher, la facture des agriculteurs augmente. Ajouter à cela l’augmentation des prix de l’énergie… In fine, ils seront contraints de rehausser eux aussi leurs prix.
Les producteurs de viandes, volailles et produits laitiers risquent d’être particulièrement impactés.
Si un pays comme le nôtre ne doit pas craindre de pénurie, le conflit en Ukraine fait peser une lourde menace sur le marché mondial des denrées alimentaires.
Lundi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre les répercussions de la guerre livrée par la Russie en Ukraine, qui risquent de se traduire par «un ouragan de famines» dans de nombreux pays.
«L’Ukraine est en feu» et «le pays est en train d’être décimé sous les yeux du monde». «Nous devons faire tout notre possible pour éviter un ouragan de famines et un effondrement du système alimentaire mondial», a-t-il déclaré à des médias à New York.
En raison du blocage de productions agricoles en Ukraine et Russie, la guerre devrait, dans ses répercussions, frapper «le plus durement les plus pauvres et semer les germes de l’instabilité politique et de troubles dans le monde entier», a souligné Antonio Guterres. «Cette guerre dépasse largement l’Ukraine», a-t-il aussi dit.
Au total, «45 pays africains et pays les moins avancés importent au moins un tiers de leur blé d’Ukraine ou de Russie, 18 de ces pays en importent au moins 50%. Cela comprend des pays comme le Burkina Faso, l’Egypte, la République démocratique du Congo, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen», a indiqué le chef de l’ONU, en réclamant à nouveau un arrêt au plus vite des hostilités.