Pas de lien établi «à ce jour» entre les vaccins Covid et les troubles des règles

«Nous ne pouvons pas à ce jour établir de lien entre la vaccination» contre la Covid-19 «et les troubles menstruels», a indiqué vendredi l’Agence française du médicament (ANSM), après l’analyse de quelque 300 cas déclarés.

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Ces dernières semaines, «261 cas de troubles menstruels, dont 30 graves (le plus souvent associés à d’autres effets indésirables comme un syndrome pseudo-grippal), ont été analysés chez des femmes d’âge médian de 36,5 ans» après une injection du vaccin de Pfizer BioNTech. Pour le vaccin Moderna, ce sont «49 cas de troubles menstruels, dont 6 graves», qui ont été analysés «chez des femmes d’âge médian de 38 ans», ajoute l’Agence nationale de sécurité du médicament dans son point sur les effets indésirables liés aux vaccins contre le Covid-19.

«L’évolution est spontanément favorable en quelques jours pour la grande majorité des cas. Nous ne pouvons pas à ce jour établir de lien entre la vaccination et les troubles menstruels, les causes de ces troubles pouvant être multiples», explique l’ANSM. «Si ces troubles menstruels persistent, nous invitons les personnes vaccinées à consulter leur médecin», ajoute-t-elle.

Même constat européen

L’ANSM avait classé la semaine dernière comme «signal potentiel» les troubles menstruels (règles plus abondantes, décalées par rapport au cycle habituel, saignements post-ménopause...) après la vaccination par Pfizer ou Moderna, et effectué un signalement à l’Agence européenne des médicaments (EMA).

De son côté, le Comité d’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments a également indiqué vendredi qu’«aucun lien de cause à effet n’avait été établi à ce stade entre les vaccins contre le Covid-19 et les troubles menstruels». Ces troubles «sont très fréquents et peuvent survenir sans lien avec un problème médical», souligne le PRAC, citant «le stress et la fatigue» parmi les causes possibles.

Le gendarme européen des médicaments ajoute avoir demandé «des données supplémentaires» aux laboratoires et «continue à surveiller le sujet» en analysant les déclarations d’effets indésirables et la littérature scientifique disponible.

Certains spécialistes évoquent l’hypothèse d’une réaction des cellules immunitaires présentes dans la muqueuse utérine comme mécanisme d’action possible. «Toute activité immunitaire peut entraîner une perturbation légère ou passagère du cycle menstruel sans conséquence à moyen et long terme», avait déclaré jeudi sur France Inter l’infectiologue Karine Lacombe.

Un suivi spécifique

L’ANSM explique par ailleurs avoir mis en place «un suivi spécifique des effets indésirables rapportés avec l’ensemble des vaccins chez les femmes enceintes», qui n’a mis en évidence «aucun signal» de pharmacovigilance dans cette population.

Les femmes enceintes, davantage à risque de développer une forme grave de Covid-19, sont prioritaires pour la vaccination à partir du deuxième trimestre de grossesse depuis le mois d’avril. Et «depuis le 21 juillet 2021, le conseil d’orientation stratégique de la stratégie vaccinale (COSV) propose que la vaccination pour les femmes enceintes qui le souhaiteraient soit possible au cours du premier trimestre de la grossesse», rappelle l’ANSM.