Plus de 100.000 poissons pêchés «par erreur» et tués au large de la France

L’ONG Sea Shepherd France a publié des photos de dizaines de milliers de poissons morts à la surface de l’eau.

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«Vous pensez que c’est de l’écume? Regardez de plus près…», voici comment Hugo Clément a interpellé ses abonnés en diffusant les photos hallucinantes publiées par l’ONG Sea Shepherd.

«Il s’agit en fait de poissons morts par milliers, flottants à la surface de l’océan, rejetés par un navire-usine», détaille Hugo Clément. Et cette scène ne se déroule pas à l’autre bout du monde, mais au large des côtes françaises, à environ 300 km de La Rochelle. «Les poissons ont été rejetés à l’eau par le chalutier-usine, car ils ne font pas partie des espèces recherchées. Des milliards de poissons pris dans les filets mais non ciblés sont ainsi tués chaque année… pour rien», poursuit Hugo Clément.

Des navires-usines autorisés en France

Après vérification, Sea Shepherd a annoncé que les milliers de poissons morts étaient des merlans bleus, habituellement destinés à fabriquer des surimis. Selon l’ONG, quatre navires-usines opèrent actuellement dans cette zone de pêche, dont le Margiris. Long de 143 mètres, ce dernier est le deuxième plus grand chalutier du monde. D’ailleurs, il est banni en Australie, mais aussi au large de l’Afrique, du Chili ou encore de l’Irlande. Il faut dire qu’il est considéré comme un véritable «monstre» et qu’il est accusé de ruiner les fonds marins. Il est notamment capable de capturer et de stocker 250 tonnes de poissons en une journée.

Sera-t-il aussi bientôt interdit au large de la France? Selon le Huff Post, la Commission européenne a demandé à la France de mener une enquête, ce qui a été fait. Elle exhorte aussi «l’État présumé du pavillon du navire», qui est non connu à ce stade, d’en faire de même. La pêche des merlans bleus est légale mais les navires ne peuvent pas rejeter leur prise à l’eau. Ils doivent les ramener au port afin de les déclarer.

La ministre de la mer réagit

Les images de ces milliers de poissons morts ont fait le tour des réseaux sociaux et ont suscité de nombreuses réactions. Face à tollé, Annick Girardin, la ministre français de la mer, a réagi. « À la vue des images partagées par Sea Shepherd, j’ai demandé au Centre national de surveillance des pêches de faire la lumière sur ce sujet afin d’identifier les causes de ces rejets importants de poissons. Bien sûr, ces images choquent. », a-t-elle écrit sur Twitter.