Pour la première fois, une oreille imprimée en 3D a été greffée à un humain
Aux États-Unis, une femme de 20 ans souffrant d’une malformation à l’oreille a reçu une greffe conçue à partir des cellules humaines et d’une imprimante 3D. Cette première mondiale permet de venir en aide aux personnes atteintes de microtie, une anomalie congénitale de l’oreille externe. A l’avenir, cette technologie pourrait s’étendre à d’autres domaines thérapeutiques.
Le 2 juin dernier, l’équipe d’Arturo Bonilla, fondateur et directeur du Microtia-Congenital Ear Deformity Institute aux Etats-Unis, a réalisé une greffe d’implant d’une oreille humaine créée à partir d’une imprimante 3D. Baptisé AuriNovo, cet implant a été développé par 3DBio Therapeutics, une société de biotechnologie spécialisée dans la médecine régénérative.
Cet implant a été conçu pour proposer une alternative aux personnes souffrant de microtie, «une malformation congénitale rare où une ou les deux oreilles externes sont absentes ou sous-développées», précise l’entreprise dans un communiqué. En Europe, cette anomalie toucherait 15 naissances sur 100.000 environ.
Pour créer la prothèse reçue par la malade de 20 ans, les spécialistes ont prélevé des cellules cartilagineuses de la patiente avant de les cultiver en laboratoire et de les mélanger à de l’hydrogel de collagène. Puis, ils ont imprimé en 3D le résultat dans la forme de l’oreille «saine».
Cette opération pourrait devenir une alternative moins invasive à l’intervention chirurgicale habituellement proposée aux personnes atteintes de microtie. «J’espère qu’AuriNovo deviendra un jour la norme de soins remplaçant les méthodes chirurgicales actuelles de reconstruction de l’oreille nécessitant le prélèvement de cartilage costal ou l’utilisation d’implants en polyéthylène poreux (EPI)», explique Arturo Bonilla.
Avec cette avancée technologique, l’oreille devrait suivre la croissance et l’évolution de la personne greffée, comme le souligne le fondateur du Microtia-Congenital Ear Deformity Institute. «Nous nous attendons également à ce que cela se traduise par une oreille plus flexible que la reconstruction avec un implant EPI».
Cette opération a été réalisée dans le cadre d’un essai clinique qui a lieu pendant cinq ans dans deux États américains, la Californie et le Texas. Au total, onze personnes, âgées de 6 à 25 ans, atteintes de microtie, vont recevoir un implant.
Cet essai clinique pourrait également permettre d’étendre cette nouvelle technologie à d’autres domaines thérapeutiques. «Nos indications initiales se concentrent sur le cartilage dans les domaines de la reconstruction et de l’orthopédie, y compris le traitement des malformations nasales complexes et de la dégénérescence de la colonne vertébrale», explique Daniel Cohen, fondateur et PDG de 3DBio Thrapeutics.