Pour le procureur de la Cour pénale internationale, l’Ukraine «est une scène de crime»
En déplacement à Boutcha, Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a affirmé que l’Ukraine «est une scène de crime».
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, a qualifié mercredi l’Ukraine de «scène de crime», lors d’une visite à Boutcha, près de Kiev.
«La loi doit être mobilisée et lancée dans la bataille pour protéger les civils»
«L’Ukraine est une scène de crime. Nous sommes ici parce que nous avons de bonnes raisons de penser que des crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis. Nous devons transpercer le brouillard de la guerre pour parvenir à la vérité», a-t-il déclaré à la presse lors d’une visite de cette ville, où des centaines de civils, selon les autorités ukrainiennes, ont été retrouvés morts après l’occupation russe.
M. Khan a précisé qu’une équipe médico-légale de la CPI se préparait à travailler «afin que nous puissions vraiment séparer la vérité de la fiction».
«Nous devons garder l’esprit ouvert et nous fier aux preuves», a-t-il ajouté. «La loi doit être mobilisée et lancée dans la bataille pour protéger les civils».
Exhumation des corps des fosses communes
Des journalistes de l’AFP qui ont pu s’y rendre dès le 2 avril ont vu les cadavres de vingt hommes habillés en civil éparpillés sur plusieurs centaines de mètres dans une rue de la ville. L’un était couché sur son vélo, d’autres avaient à côté d’eux des sacs de provisions. Un autre, couché sur le côté, avait les mains liées dans le dos. Au moins deux de ces cadavres présentaient de larges blessures à la tête.
Ils assistent depuis plusieurs jours à l’exhumation des corps des fosses communes à Boutcha et dans d’autres localités dans la banlieue de Kiev qui avaient été occupées pendant plusieurs semaines par les troupes russes.
Le massacre de Boutcha a provoqué des condamnations horrifiées du monde entier et poussé les alliés de Kiev à prendre de nouvelles sanctions contre la Russie.
La Russie rejette toute responsabilité pour ces morts et qualifie de «fake» les accusations de meurtres de civils par des soldats russes.