Pour les jeunes salariés, l’épanouissement personnel est plus important que le salaire
Les jeunes n’ont pas les mêmes attentes que leurs aînés concernant leur carrière professionnelle. Ils ne lui accordent pas une place aussi centrale dans leur vie. À tel point que de nombreux membres de la génération Z et millennials préféreraient être au chômage plutôt qu’exercer une profession qu’ils n’aiment pas. Décryptage.
L’agence d’intérim Randstad a questionné 35.000 personnes originaires de 34 pays sur leur vision du monde du travail. Elle a constaté qu’un tiers des 18-35 ans sont en pleine recherche d’emploi. Malgré cette situation précaire, ils ne sont pas prêts à compromettre leur épanouissement personnel pour faire carrière. 41% des Z et des millennials préfèrent être sans emploi plutôt que coincer dans un travail qui les rend malheureux. En comparaison, seuls 25% des baby-boomers se disent prêts à en faire autant.
Contrairement aux générations précédentes, les nouveaux entrants sur le marché du travail sont particulièrement exigeants. Ils ne se contentent plus d’un CDI: ils veulent exercer une profession qui les passionne et qui leur permettra d’apprendre constamment. Mais ce n’est pas tout. Près de 50% des Z et des millennials n’accepteraient pas un emploi dans une entreprise qui ne correspond pas à leurs valeurs en matière de justice sociale et de lutte contre le réchauffement climatique. Un point important pour un tiers des baby-boomers. Les jeunes âgés de 18 à 35 ans sont tout aussi nombreux à déclarer qu’ils ne rejoindraient pas une boîte qui ne fait pas «d’efforts proactifs» pour favoriser la diversité et l’équité.
Redéfinir le monde du travail
Cela ne surprend pas Sander van’t Noordende, directeur de Randstad. «Les jeunes veulent s’investir pleinement dans leur travail, et cela transparaît dans leur détermination à ne pas compromettre leurs valeurs personnelles lorsqu’ils choisissent un employeur. Notre étude montre que l’on attend de plus en plus des entreprises qu’elles prennent position sur les questions sociales et environnementales […]. Celles qui ne le font pas sont confrontées à une bataille de plus en plus difficile lorsqu’il s’agit de recruter et de garder les talents», a-t-il expliqué dans un communiqué.
Si les exigences des membres de la génération Z et des millennials peuvent surprendre leurs aînés, elles reflètent surtout leur volonté de redéfinir le monde du travail. Quitte à ce qu’ils gagnent moins bien leur vie pour cela. Deux jeunes sur cinq ne verraient pas d’inconvénient à gagner moins d’argent s’ils avaient le sentiment que leur travail apportait une contribution positive au monde. Les entreprises doivent prendre conscience du fait que les jeunes n’ont pas de temps à perdre. Ils n’hésiteront pas à partir s’ils sont malheureux.