Poutine dit à Macron vouloir la reconnaissance de la Crimée et la chute du gouvernement ukrainien

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi à son homologue français Emmanuel Macron exiger la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe, la «dénazification» du gouvernement ukrainien et un «statut neutre» de Kiev, comme préalable à la fin de l’invasion de l’Ukraine.

par
AFP
Temps de lecture 2 min.

M. Poutine a demandé «la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, l’aboutissement de la démilitarisation et de la dénazification de l’État ukrainien et la garantie de son statut neutre» en préalable à tout règlement, a déclaré le Kremlin dans un communiqué, après un entretien téléphonique entre les deux chefs d’État.

En usant du terme «dénazification», le Kremlin expose son objectif de renverser le régime ukrainien, dont le président Zelensky en premier lieu, analysait vendredi l’ambassadeur belge auprès de l’Otan, Pascal Heyman. Pour le porte-parole de la Maison blanche, Ned Price, Volodymyr Zelensky «incarne de plusieurs manières les ambitions démocratiques de l’Ukraine». Le président russe a souligné que la résolution du conflit «n’était possible que si les intérêts sécuritaires légitimes de la Russie étaient pris en compte sans condition», selon le Kremlin. La Russie estime être la victime des ambitions de l’Otan en Europe de l’est. Elle entend bannir tout élargissement futur de l’Alliance nord-atlantique, en particulier à l’Ukraine.

«La partie russe est ouverte à des négociations avec des représentants de l’Ukraine et espère qu’elles mèneront aux résultats espérés», a assuré la présidence russe. MM. Macron et Poutine font référence aux pourparlers entre Kiev et Moscou ayant débuté il y a quelques heures au Bélarus. Avant leur lancement, le Kremlin avait affirmé ne pas vouloir «annoncer» sa position, tandis que l’Ukraine réclame un cessez-le-feu immédiat et le retrait des forces russes.

Les négociations prennent place alors que l’offensive russe, lancée le 24 février, se heurte à la résistance de l’armée ukrainienne et que des sanctions d’une ampleur inédite, adoptées par les Occidentaux, ébranlent l’économie russe.