Quels sont les pays qui accordent un «congé menstruel»?

En Espagne, le «congé menstruel» est encore au stade de projet. Mais dans quelques rares pays du monde, c’est déjà une réalité.

par
ETX
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Le «congé menstruel» bientôt en Espagne

Les députés espagnols ont adopté jeudi, en première lecture, un projet de loi créant un «congé menstruel» pour les femmes souffrant de règles douloureuses. Le texte doit désormais passer au Sénat.

La durée de l’arrêt maladie que pourront accorder les médecins aux femmes souffrant de règles douloureuses n’a pas été précisée dans le projet de loi.

Depuis 1947 au Japon

Au Japon, le droit au congé menstruel est inscrit dans la loi depuis 1947: les entreprises ne peuvent forcer une employée à travailler si elle demande à être en «congé menstruel».

Il n’y a pas de limite au nombre de jours qui peuvent être pris pour ce type de congés mais ils ne sont généralement pas payés.

30% des entreprises proposent de rembourser entièrement ou partiellement ces congés périodiques, selon une étude du ministère japonais du Travail, réalisée en 2020 sur 6.000 entreprises.

Cette enquête avait alors établi que seulement 0,9% des employées éligibles déclaraient avoir pris des congés menstruels.

Un jour de congé, mais non payé, en Corée du Sud

En Corée du Sud, les employées sont autorisées à prendre un jour de congé menstruel par mois, qui n’est pas payé.

Les entreprises qui ne respectent pas la loi sont passibles d’une amende de 5 millions de won, soit environ 3.750 euros.

Selon un sondage effectué en 2018, 19% des employées déclarent utiliser le droit au congé menstruel.

En Indonésie: un ou deux jours par cycle

En Indonésie, une loi adoptée en 2003 prévoit un ou deux jours de congés payés en début de cycle menstruel, en cas de règles douloureuses.

La loi oblige seulement les employées à notifier à leurs employeurs la date de prise de ces congés. Mais la mise en œuvre dans le détail est laissée aux entreprises et à leurs salariés.

Dans la pratique, beaucoup d’entreprises n’autorisent qu’un seul jour de congé menstruel ou même aucun en choisissant d’ignorer la loi.

À Taïwan: trois jours maximum par an

Taïwan reconnaît également le droit au congé menstruel pour les employées dans la limite d’un jour par mois et d’un total de trois jours par an.

Il reste toutefois possible pour les salariées de bénéficier de plus de jours de congés menstruels, mais ils sont alors comptabilisés comme des jours de congé maladie normaux.

Les congés menstruels sont remboursés, tout comme les congés maladie, comme des demi-journées travaillées.

«La fête des mères» en Zambie

Pays d’Afrique australe, la Zambie a adopté en 2015 une loi accordant aux femmes le droit à un congé menstruel qui leur permet de prendre un jour de congé supplémentaire par mois, sans préavis ni certificat médical en cas de règles douloureuses.

Surnommé dans le pays «fête des mères», le congé menstruel est généralement accepté mais certains employeurs restent réticents et demandent par exemple que les femmes donnent un préavis.

«Certaines entreprises ne veulent même pas entendre parler du fait que leurs employées ont droit à la +fête des mères+», selon Ruth Kanyanga Kamwi, spécialiste en communication et militante féministe. Mais grâce aux syndicats, les salariées sont de plus en plus nombreuses à exercer leur droit.

Des initiatives dans des entreprises

Plusieurs entreprises à travers le monde offrent la possibilité à leurs employées de prendre des «congés règles». Par exemple, le fonds de pension australien Future Super, l’entreprise de livraison indienne Zomato ou le fabricant français de mobilier Louis Design proposent six, dix ou 12 jours de congés payés supplémentaires par an à leurs employées souffrant de règles douloureuses.

Le mouvement est récent et des syndicats, notamment en Australie, militent pour la généralisation de ce type de droit dans les entreprises.

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