Qu’est-ce qu’une «plage neutre en carbone»?
Une plage française est au coeur de l’actualité car elle serait la «première plage neutre en carbone de France».
Ces dernières semaines, la plage française de Baia Bella, située à Beaulieu-sur-mer sur la Côte d'Azur, fait parler d’elle. Sa particularité? Elle se targue d’être la «première plage neutre en carbone de France». Mais qu’est-ce que cela signifie exactement?
Des restaurants polluants
La neutralité en carbone devient le grand objectif écologique, revendiqué par de nombreuses entités à travers le monde entier (villes, pays, entreprises). Une appellation employée pour désigner une activité d’origine humaine (par exemple celle d’une entreprise), qui absorbe autant de carbone qu’elle en émet. Une équation difficile à atteindre, souvent propulsée par le principe de compensation carbone. Soit le fait d’investir dans des projets à fort impact environnemental, ailleurs dans le monde.
C’est notamment ce que fait la plage privée «Baia Bella», créée en 2021 par la famille Vannini et située à Beaulieu-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes. Désireux de contrer l’impact de ses activités, les propriétaires ont fait appel à la société Allcot pour mesurer l’empreinte carbone générée lors de la première année d’existence de leur plage. Verdict: 13 tonnes d’équivalents CO2, principalement liées à l’activité du restaurant, à la production de déchets et aux déplacements du personnel.
Lutter contre la déforestation
Pour prétendre à la neutralité, la famille Vannini a opté pour la solution de la compensation carbone en finançant deux projets. Le premier, «Durango-EcoMethane» soutient la production d’énergies renouvelables au Mexique obtenues à partir des ordures ménagères. Le second, «Maisa REDD+ Project» vise à lutter contre la déforestation en Amazonie, protéger les populations indigènes et valoriser l’agriculture raisonnée dans la région de Parà, au nord du Brésil. Un engagement qui permettrait, d’après un rapport de la société Allcot, de compenser 26 tonnes des émissions générées par l’activité de cette plage. Et donc de parvenir à un bilan négatif de 12,5 tonnes d’équivalents CO2 annuels.
Actions concrètes
Mais les propriétaires de cette plage ne se contentent pas de communiquer autour de ces projets pour s’inscrire dans une démarche écologique. Des actions concrètes sont également déployées sur le site. Panneaux solaires pour chauffer l’eau, mobilier en bois fabriqué en Europe, produits bio et locaux, verre consigné… L’eau des douches et celle de la pluie sont également réutilisées pour l’arrosage des plantes. Et les vacanciers, tout comme le personnel, sont incités à venir sur le site en optant pour la mobilité douce (vélo, trottinette, marche) ou alors en pratiquant le covoiturage.
Un modèle de plage écoresponsable, dont les autres stations balnéaires pourraient s’inspirer!