Qui a commis les atrocités à Boutcha? L’Ukraine donne un nom: le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov
La diffusion dans les médias internationaux de photos prises à Boutcha et montrant des corps dans la rue, certains les mains liées dans le dos ou partiellement brûlés, ainsi que des fosses communes, a provoqué une vague de condamnation internationale. Les autorités ukrainiennes accusent les soldats russes d’avoir massacré des civils ce que Moscou dément, accusant les autorités ukrainiennes d’avoir mis le tout en scène.
Le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov responsable?
Aujourd’hui, le ministère ukrainien de la Défense a été plus loin en publiant une liste des soldats russes qui ont occupé cette ville lorsque les atrocités sur les civils ont été commises. Selon ce document, le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov était le commandant de l’unité qui occupait Boutcha. Il pourrait donc être le responsable de ce bain de sang. Cet homme âgé d’une quarantaine d’années est à la tête de la 64e brigade séparée de fusiliers motorisés (numéro d’unité militaire 51460).
Le parcours de l’unité retracé
Des images prisent par des satellites permettent de retracer le parcours de cette unité. Le 13 janvier 2022, l’unité d’Azatbek Omurbekov a commencé à quitter Khabarovsk, dans l’extrême est de la Russie pour se diriger vers l’Ukraine. Le 23 février, la veille de l’invasion russe, l’unité était à Mozir, au Bélarus. Ensuite, le 7 mars, les soldats de cette unité ont été aperçus près de Boutcha et selon des témoins, ils auraient commencé à tuer des civils dès leur arrivée.
«Les auteurs de ces crimes odieux ne doivent pas rester impunis»
Samedi, le maire de Boutcha avait déclaré que près de 300 personnes avaient dû être enterrées dans des fosses communes. L’UE a annoncé avoir mis en place «une équipe d’enquête conjointe avec l’Ukraine pour recueillir des preuves et enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité», a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. L’UE souhaite notamment unir ses forces avec la Cour pénale internationale (CPI) qui enquête depuis le 3 mars sur des allégations de crimes de guerre en Ukraine. «Les auteurs de ces crimes odieux ne doivent pas rester impunis», a ajouté Mme von der Leyen après un entretien avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.