À quoi ressembleraient nos maisons si on pouvait habiter sur Mars?
Deux artistes anglaises originaires de Bristol ont récemment présenté une drôle de maison qui pourrait être la nôtre si nous habitions sur la planète Mars. Le message caché derrière cette œuvre ? Sensibiliser le grand public en l’invitant à réfléchir aux ressources limitées dont nous disposons sur Terre.
Explorer la planète Mars et la rendre habitable pour sauver la survie de l’humanité? Même si cette hypothèse semble digne d’un scénario de science-fiction, des millions de dollars sont investis dans l’exploration de la planète rouge, en vue d’y développer une activité de tourisme spatial, voire d’y vivre quand la Terre deviendra inhabitable. Une théorie qui vaut à Mars le surnom de «planète B»… et dont se sont emparées les deux artistes anglaises Ella Good et Nicki Kent, originaires de Bristol.
En partenariat avec les studios britanniques Hugh Broughton Architects et Pearce+, les artistes ont créé une maison gonflable. Entièrement constituée de matériaux recyclés.
Cette œuvre a été conçue dans le cadre du projet public « Building a Martian house », qui explore la façon dont les gens vivraient sur Mars. Leur installation a été présentée pendant plus de deux mois sur les quais dans le centre-ville de Bristol et proposait aux passants de prendre part à l’ameublement de cette drôle de capsule aux murs rose orangé, à l’intérieur de laquelle on peut apercevoir des tuyaux de jardinage, des plantes ou encore des teintures végétales.
Derrière cette maison se cachent sept années de travail et de collaboration avec des scientifiques, des architectes, des ingénieurs et des designers. Elle est alimentée par des panneaux solaires et conçue pour être capable de résister aux défis environnementaux rencontrés sur Mars, par exemple des températures de -63ºC et une exposition aux radiations. Recouvert d’un toit doré constitué de feuilles d’aluminium et bâti à partir d’un duo d’anciens conteneurs maritimes, cet ovni artistique regorge d’objets du quotidien, conçus avec le plus grand soin et parfois avec des détails surprenants: un oreiller a par exemple été rempli de lavande et de graines de moutarde.
Un message caché
Mais, loin de nous promettre une paisible existence, cette «maison» nous invite au contraire à réfléchir aux ressources limitées dont nous bénéficierions si nous vivions sur Mars. «Le projet utilise le scénario d’un déménagement sur Mars comme une lentille pour réfléchir à nos vies ici sur Terre, en se demandant comment nous vivons maintenant et comment nous aimerions vivre à l’avenir», expliquent Ella Good et Nicki Kent au magazine londonien de design et d’architecture Dezeen.
Un message caché qui n’est pas sans rappeler celui de la publicité satirique intitulée «1%» diffusée en février 2021 par le mouvement écologiste «Fridays for Future», pour dénoncer les programmes spatiaux axés sur la planète Mars et financés par les gouvernements de plusieurs pays du monde (les Etats-Unis avec le rover Perseverance, les Émirats Arabes Unis et leur sonde Hope, la Chine et l’orbiteur Tianwen-1), ainsi que par les plus grandes fortunes de la planète (notamment Elon Musk avec SpaceX). «Tant d’efforts financiers déployés… alors même que la plupart des humains n’auront jamais la chance de la visiter ou d’y vivre. Pour les 99% de la population mondiale restant sur Terre, nous ferions mieux de remédier au changement climatique», scandait la vidéo.