Selon le Pentagone, une nouvelle colonne russe est en route vers Kiev: «ils veulent encercler Kiev et la forcer à capituler»
Les États-Unis ont fait état mardi d’une nouvelle ligne russe avançant vers Kiev depuis le nord-est de la capitale ukrainienne, alors que la colonne principale des forces de Moscou venant du nord se trouve à l’arrêt depuis plusieurs jours.
«Je voulais attirer votre attention sur le fait qu’ils (les Russes, ndlr) commencent à tenter d’avancer vers Kiev depuis le nord-est», a dit un haut responsable du ministère américain de la Défense à des journalistes. «Nous estimons qu’ils sont à environ 60 km de la ville», a-t-il précisé, sans être en mesure de dire combien de véhicules étaient concernés.
Selon ce responsable du Pentagone, les Russes «sont frustrés en provenance du nord», d’où leur avancée vers Kiev n’a pas fait de grand progrès depuis plusieurs jours en raison de la résistance ukrainienne et de problèmes logistiques et d’approvisionnement. Il a évoqué la principale colonne russe de centaines de véhicules qui «n’a pas pu se rapprocher davantage que l’aéroport Gostomel», à une vingtaine de kilomètres de Kiev, ainsi qu’une autre ligne qui est «bloquée à Tchernihiv», à 150 km de la capitale.
Cette troisième colonne depuis le nord-est de la ville fait partie de «l’effort» de Moscou pour «encercler Kiev et la forcer à capituler», a estimé ce responsable. «Comme ils n’ont pas fait les progrès géographiques que nous pensons qu’ils s’attendaient à faire, ils ont augmenté les bombardements de la ville par un mélange de missiles, roquettes, tirs d’artillerie et frappes aériennes», a-t-il ajouté, avec comme résultat de plus en plus de civils touchés.
«Ils renforcent la pression sur Kiev», «nous pensons toujours que c’est l’un de leurs principaux objectifs», a insisté le responsable américain.
Il a par ailleurs fait état d’informations sur des «combats de rue» à l’intérieur de Kiev, qui demeurent «isolés». «Nous estimons qu’il s’agit en grande partie d’éléments de reconnaissance», dont l’objectif serait de «semer la peur et la confusion, et de tenter de préparer le terrain pour la suite», a-t-il dit.
«2.000 à 4.000» soldats russes sont morts
Le Pentagone a estimé mardi que «2.000 à 4.000» soldats russes étaient morts en Ukraine depuis le début de l’invasion. Le haut responsable américain que cette estimation approximative était à prendre avec prudence du fait qu’elle avait été élaborée à partir de plusieurs sources. Un rare bilan du ministère russe de la Défense avait fait état le 2 mars de 498 militaires russes tués.
Le directeur de la CIA, William Burns, a expliqué devant le Congrès américain que l’invasion russe en Ukraine était le résultat d’une «conviction personnelle profonde» de Vladimir Poutine, qui a couvé «durant de nombreuses années un mélange explosif de griefs et d’ambition». Il a jugé «probable» que le président russe «redouble d’efforts et tente d’écraser l’armée ukrainienne sans se soucier des pertes civiles». Mais le directeur de la CIA s’est aussi dit «absolument convaincu» que les Ukrainiens vont continuer à résister avec «efficacité et acharnement».