Un douanier tient des propos racistes envers des ados ukrainiens dans un train: «Ils vont voler» (vidéo)
À bord d’un TGV qui reliait Barcelone à Paris, cinq ados ukrainiens ont été victimes de propos racistes de la part d’un douanier, rapporte Le Parisien. La scène a été filmée par l’un des voyageurs et une enquête a été ouverte.
Ce dimanche 20 mars, cinq ados ukrainiens ont pris place dans la voiture 11 d’un TGV inoui reliant Barcelone à Paris. Faute de place, leurs parents ont été installés dans la voiture 18. Après une heure et demie de trajet, le train fait une pause en gare de Perpignan. Un signalement a été fait afin de contrôler la famille ukrainienne. Les forces de l’ordre et la douane française arrivent alors dans le wagon et demandent aux jeunes de montrer leurs papiers. Mais aucun ne parle français ou anglais. Et c’est à ce moment que les choses dérapent.
Un passager raconte au Parisien: «Le douanier disait ‘si eux sont ukrainiens, moi je suis suédois’ et il a secoué l’un des gamins qui dormait pour le réveiller. Les jeunes se faisaient hurler dessus, mais ils sont restés super calmes, tout comme le père quand il est arrivé. Mais ça se voyait qu’ils avaient peur.»
Quatre personnes parlent français dans le wagon et tentent d’aider la famille ukrainienne. «Il y avait une adorable dame âgée qui a proposé à la contrôleuse SNCF son traducteur sur son smartphone. Lorsque la police est venue les interroger, elle insistait en disant ‘Roumains, roumains, vous êtes roumains? Vous parlez arabe’», indique une voyageuse qui a assisté à la scène.
«C’était scandaleux»
Dans la vidéo, on peut entendre le douanier dire à un voyageur: «Dans deux minutes, ils vont voler, vous allez vous plaindre». Ce voyageur a filmé la scène et a tenté de s’interposer. «Peu importe qu’il soit fonctionnaire de l’État, comme il n’a cessé de le répéter, il n’a pas à tenir de tels propos, c’était scandaleux», explique-t-il.
Le train est finalement resté 40 minutes à l’arrêt, jusqu’à ce que les passeports -en règle- de chaque membre de la famille aient été contrôlés.
Contacté par Le Parisien, le Ministère des Comptes publics -dont dépend la douane- a ouvert enquête interne. «La douane est une administration exemplaire et on ne laissera aucun cas individuel l’abîmer», a déclaré le cabinet du ministre au quotidien.