Un policier blessé au couteau à Cannes, l’individu agissait «au nom du prophète»
Un policier a été attaqué lundi matin à l’arme blanche devant le commissariat de Cannes par un homme indiquant agir «au nom du prophète», grièvement atteint par des tirs de riposte, selon des sources policières qui envisagent la piste terroriste.
«Victime d’un coup de couteau, le policier n’a heureusement pas été blessé physiquement, grâce à son gilet pare-balles», a précisé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
«La piste terroriste est envisagée», a ajouté une source policière.
Les faits se sont déroulés vers 06h30, devant le commissariat central de Cannes, à environ 500 m du palais des festivals et de la Croisette, quand un homme a ouvert précipitamment la porte d’un véhicule de police stationné et a donné un coup de couteau «au niveau du thorax» à un premier policier, avant de faire le tour du véhicule pour attaquer «le chef de bord», selon des sources policières.
Un autre policier l’a alors gravement blessé de deux tirs de riposte. L’agresseur présumé est «entre la vie et la mort à l’hôpital de Cannes», a informé le ministre.
Deux autres policiers ont été légèrement touchés par des éclats de tirs du collègue.
L’agresseur absent des fichiers de radicalisation
L’agresseur n’a aucun casier judiciaire et n’est «inscrit dans aucun fichier de radicalisation», a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin après une visite au commissariat de cette ville. «C’est un monsieur qui travaillait, qui avait entre 35 et 40 ans et il n’était inscrit dans aucun fichier de radicalisation», a précisé le ministre lors d’une courte déclaration à la presse.
L’homme, «qui a un passeport algérien, qui vient régulièrement» en France, «a manifestement un titre de séjour italien», et était «en règle sur le territoire national», a-t-il ajouté.
En fin de matinée, il n’y avait pas d’enquête ouverte par le parquet national antiterroriste, «qui reste observateur», a rappelé M. Darmanin.
Plusieurs attaques à l’arme blanche ces dernières années
Depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, la France a été frappée par 17 attaques islamistes.
La dernière remonte au 23 avril 2021 au commissariat de Rambouillet, où un ressortissant tunisien de 36 ans a mortellement poignardé une fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Trente-six attentats ont été déjoués depuis le début du quinquennat, dont 3 en 2021, selon les autorités.
Depuis 2015, une vague d’attentats djihadistes a fait plus de 260 morts en France. Plusieurs de ces attaques ont été perpétrées à l’arme blanche et en ciblant les forces de l’ordre, conformément aux mots d’ordre récurrents du groupe djihadiste État islamique (EI).