Une cinquantaine de géants de la mode impliqués dans la déforestation en Amazonie
Un rapport de l’ONG Stand.earth révèle les liens de certaines grandes marques de mode avec des fournisseurs dont l’activité contribue à la déforestation de l’Amazonie. La production de vêtements et d’accessoires en cuir en est la principale cause.
LVMH, Prada, H&M, Zara, Adidas, Nike, New Balance, UGG… Le triste point commun entre ces marques? Leur implication dans la déforestation en Amazonie. Un certain nombre de grandes marques de mode contribueraient en effet à la déforestation de la forêt amazonienne, en raison de leurs liens avec des tanneries et d’autres entreprises impliquées dans la production de cuir.
C’est ce que révèle une étude réalisée par l’ONG Stand.earth, selon laquelle plus de 50 marques de mode vendues à travers le monde entier ont des liens multiples avec JBS, plus grand exportateur de cuir brésilien, connu pour son impact dans la déforestation de l’Amazonie.
Du cuir amazonien
Si l’étude ne démontre pas un lien direct entre chaque marque et la déforestation de l’Amazonie; en revanche, les chercheurs ont trouvé de multiples connexions dans les chaînes d’approvisionnement mondiales de l’industrie de la mode. Pour répondre à la demande des consommateurs en matière de portefeuilles, sacs à main et chaussures en cuir, l’industrie de la mode devra abattre 430 millions de vaches par an d’ici à 2025, rappelle d’ailleurs un article du journal anglais The Guardian.
Une grande partie du cuir que nous portons aux pieds et que nous transportons dans nos portefeuilles ou sacs à main proviendrait en effet de vaches élevées dans la forêt amazonienne. Or, l’élevage de bétail est considéré comme l’une des premières causes de la déforestation en Amazonie, à cause des arbres détruits pour les transformer en zones de pâturage (53 millions d’hectares détruits dans le bassin amazonien en 2017 contre 14 millions en 1985, selon la plateforme Mapbiomas).
Déclin inquiétant
Entre les incendies et les activités agricoles intensives, la plus grande forêt tropicale du monde connaît un déclin inquiétant depuis ces dernières années. Selon une étude publiée en avril dernier dans Nature Climate Change, entre 2010 et 2019, l’Amazonie brésilienne a émis environ 18% de plus de carbone qu’elle n’en a absorbé, avec 4,45 milliards de tonnes rejetées, contre 3,78 milliards de tonnes stockées. La disparition progressive de la forêt amazonienne fait partie des «points de rupture» identifiés par les experts, qui pourraient conduire à un changement «dramatique et irrémédiable» du système climatique.