Une femme sur quatre victime de violences au sein du couple à travers le monde
Une femme sur quatre à travers le monde a été victime de violences au sein d’une relation de couple, ressort-il d’une étude de l’Organisation mondiale de la santé publiée jeudi. Le phénomène touche particulièrement de très jeunes femmes, selon les résultats publiés dans la revue The Lancet.
«Il est urgent et essentiel de prévenir la violence dans le couple dès le départ», a indiqué la directrice de la recherche, Claudia Garcia-Moreno. Les gouvernements, les sociétés et les communautés doivent prêter attention, investir davantage et agir de toute urgence pour réduire la violence envers les femmes.
L’équipe de recherche a utilisé une base de données de l’OMS dont les données proviennent de plus de 300 études et enquêtes menées dans 161 pays et régions et englobant 2 millions de femmes. Les chercheurs et chercheuses ont utilisé des méthodes statistiques pour déterminer la prévalence de la violence dans différentes régions et tranches d’âge.
492 millions de femmes violentées
De par le monde, 27% de toutes les femmes de plus de 15 ans ont subi au moins une fois des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire. Rien qu’en 2018, quelque 492 millions de femmes ont été violentées. Au sein des groupes les plus jeunes – de 15 à 19 ans – ce taux grimpe à 24%, soit un quart.
«Le nombre élevé de jeunes femmes qui font l’expérience de la violence dans les relations de couple est alarmant, car l’adolescence et le début de l’âge adulte sont des périodes importantes de la vie, au cours desquelles les bases de relations saines sont posées», a expliqué Lynnmarie Sardinha, chercheuse principale à l’OMS. «La violence dont ces jeunes femmes sont victimes a des répercussions durables sur leur santé et leur bien-être».
Trop d’inaction
L’étude conclut que les gouvernements ne sont certainement pas sur la bonne voie pour atteindre l’objectif, fixé par les Nations unies, de mettre un terme aux violences envers les femmes et les filles d’ici 2030. «Bien que cette étude ait été menée avant la pandémie de Covid-19, les chiffres sont alarmants. Et la recherche a montré que la crise sanitaire a exacerbé les problèmes qui mènent aux violences entre partenaires (isolement, dépression et anxiété ainsi que consommation d’alcool) et affaibli l’accès aux services d’aide», a déclaré Claudia Garcia-Moreno.
La violence au sein du couple est la plus répandue en Océanie (49%) et la moins fréquente Europe centrale (16%). Les pays les plus pauvres sont généralement plus touchés par le phénomène.
Des données dures à appréhender
Parmi les faiblesses de leur étude, les chercheurs citent la disponibilité et la qualité variables des données selon les régions, des sous-groupes comme les personnes handicapées et les minorités ethniques ne sont pas entièrement recensés. De plus, de nombreuses données reposent sur des déclarations personnelles, par exemple sur le type de relation.