Une jeune femme de 21 ans violée dans le métavers

À peine une heure après être entrée dans le métavers créé par Meta, une chercheuse de 21 ans a été violée virtuellement par un inconnu.

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Le métavers est-il un nouveau lieu d’agressions et de violences envers les femmes? Alors que les technologies de réalité virtuelle continuent de se développer à la vitesse grand V, de nombreuses questions se posent quant à la sécurité des utilisateurs sur ces nouvelles plateformes, qu’il devient urgent d’encadrer. Un nouveau rapport, faisant état d’un viol dans le métavers Meta, en est la parfaite illustration.

Viol et vodka

Les faits se sont déroulés dans «Horizon World», du métavers de Facebook, Meta. Une jeune chercheuse de 21 ans venait d’entrer sur la plateforme pour étudier les comportements des utilisateurs lorsqu’elle a été virtuellement violée. La scène est détaillée dans un rapport publié par SumOfUs, qui se base sur une vidéo de la séquence.

«Notre chercheuse a été conduite dans une salle privée lors d’une fête où elle a été violée par un utilisateur qui n’arrêtait pas de lui dire de se retourner pour qu’il puisse le faire par-derrière», note le rapport. «Les utilisateurs à l’extérieur de la fenêtre pouvaient les observer.» L’avatar agresseur rejoint ensuite un autre avatar masculin plus loin dans la pièce. Ils font tourner une bouteille de vodka en faisant des commentaires obscènes.

Cet acte sexuel virtuel n’était absolument pas consenti, note encore SumOfUs, l’ONG dont fait partie la chercheuse. Elle a en outre pu «ressentir» le viol puisque, lorsque son avatar a été agressé, les manettes se sont mises à vibrer. La jeune femme a décrit cette agression virtuelle comme une «expérience très désorientante et déroutante». «C’est arrivé si vite que je me suis en quelque sorte dissociée», raconte-t-elle. «Une partie de mon cerveau se disait ‘pu**** c’est vraiment en train d’arriver’, une autre partie se disait que ce n’était pas mon vrai corps, et une troisième partie se disait que c’était important pour la recherche».

Far West numérique

Ce nouveau rapport vient renforcer le constat selon lequel la réalité virtuelle peut être un espace dangereux pour les femmes et les minorités. D’autres viols et agressions avaient déjà été signalés dans le métavers de Meta. Qui plus est, d’autres chercheurs ont indiqué avoir été victimes d’insultes homophobes ou racistes dans «Horizon World», et avoir été témoins de violence armée.

Pour encadrer ce véritable Far West numérique, l’entreprise de Mark Zuckerberg travaille sur plusieurs pistes. Parmi elles, la création d’une «safe zone» où se téléporter en cas de situation problématique, ou encore la possibilité de «signaler» des avatars aux comportements indécents. Il est aussi possible d’activer sa «safe bubble» [frontière personnelle], qui empêche tout contact entre les avatars non-amis à moins d’un mètre. Des techniques de modération jugées largement insuffisantes, et qui font porter toute la responsabilité aux victimes. S’il s’agit de faits virtuels, les conséquences et traumatises peuvent être, eux, bien réels.