Une méthode pour dégrader le plastique en seulement quelques jours
On le sait, la pollution plastique est l’un des plus grands fléaux pour notre environnement. Chaque année, ce sont des millions de tonnes de déchets plastiques qui sont déversés dans nos océans. Et l’un des problèmes majeurs avec le plastique est son temps de décomposition: il faut attendre 20 ans pour qu’un sachet plastique se dégrade, et jusqu’à 450 ans pour une bouteille en plastique.
Mais cette durée de décomposition a pu être drastiquement réduite grâce à une technique mise au point par les chercheurs de l’université du Texas. En effet, ces scientifiques ont développé une enzyme artificielle qui permet de dégrader le plastique plus facilement.
Cette protéine à action rapide est capable de détériorer les éléments constitutifs du polyéthylène téréphtalate (PET), un composé plastique pétrosourcé (et recyclable). Le PET est largement utilisé dans la fabrication de bouteilles, flacons, emballages alimentaires, etc. Les déchets en plastique PET représentent pas moins de 12% des déchets mondiaux, selon l’étude des scientifiques, publiée la semaine dernière dans la revue «Nature».
Cette enzyme intervient dans un processus appelé dépolymérisation. Autrement dit, il sépare les éléments constitutifs du PET pour revenir à leurs monomères originaux. Ce qui permet ensuite de les reconvertir en d’autres produits. «Une fois que l’on revient au monomère d’origine, c’est comme si vous fabriquiez du plastique neuf à partir de rien, avec l’avantage de ne pas devoir ajouter de ressources pétrolières», explique à Vice l’auteur de l’article et professeur de génie chimique, Hal Alper.
«Cela présente des avantages par rapport au recyclage traditionnel, où l’on perd en intégrité du plastique à chaque cycle de recyclage», poursuit le professeur. «Ici, en dépolymérisant et puis en repolymérisant chimiquement, on peut fabriquer du plastique PET vierge à chaque fois.»
L’enzyme mis au point par les chercheurs Texans a été testé sur une cinquantaine d’emballages plastiques. Résultats: il n’a fallu qu’une semaine pour assurer le procédé de dépolymérisation sur ces déchets. Un sérieux gain de temps comparé à la dégradation «naturelle» des plastiques, qui prend plusieurs années, décennies, voire siècles.