Une ville suédoise teste le principe de «ville de la minute», de quoi s’agit-il?
La ville de la minute est un modèle suédois en expérimentation à Stockholm. Basé sur l’idée de la ville du quart d’heure, le concept réimagine l’espace urbain à un niveau hyper local, tout en impliquant le citoyen.
Alors qu’on commençait tout juste à s’habituer au concept de la ville du quart d’heure, les Suédois expérimentent la ville de la minute. Contrairement à la ville du quart d’heure, l’idée, ici, n’est pas de répondre à tous les besoins d’une communauté dans un rayon d’une minute. C’est plutôt de donner aux habitants d’un quartier, voire d’une rue, le choix de l’utilisation de l’espace urbain.
«La ville d’une minute est vaguement décrite par l’espace situé devant votre porte d’entrée et celui de vos voisins adjacents et opposés», écrit Dan Hill, designer et urbaniste au sein de Vinnova (agence d’innovation publique de Suède), «suggérant de nombreux cercles étroits d’engagement qui se chevauchent dans la rue, autour de votre pâté de maisons ou de votre maison».
Des espaces à moduler
En clair, l’idée est de donner un espace pluriel aux habitants qui vivent dans le quartier, en construisant des modules en bois, aux sections divers. À eux de décider, en fonction de leurs besoins et de leurs envies, la forme que prendront ces modules en bois. Un espace vert, un espace de rencontres, un espace de jeux pour enfants, un parking pour vélos ou pour trottinettes les possibilités sont grandes.
Ces espaces de rue sont amenés dans les années à venir à se multiplier dans les zones urbanisées, prenant la place des places de stationnement, vouées à disparaître du paysage. Depuis la pandémie et le confinement, le besoin et la nécessité d’améliorer sa qualité de vie et de disposer d’infrastructures à un niveau très local se sont fait sentir.
Réinjecter du social et du végétal
Ce modèle de la ville de la minute s’inscrit par ailleurs dans une autre demande dans l’air du temps: l’intégration du citoyen. Chaque habitant peut prendre part au processus de restructuration de sa rue. Ce concept fait collaborer les habitants du quartier et les designers pour faire naître des projets, via des ateliers et des consultations communautaires.
«Les rues sont la base de la ville», soutient le designer Dan Hill, pour qui, réinjecter du social et du végétal dans ces espaces participe à la démocratie. La ville de la minute est pour l’instant expérimentée dans quatre sites autour de Stockholm. Le projet devrait être déployé à l’ensemble du pays d’ici 2030.