Vers un «divorce boom» après la crise? De nombreux couples envisagent de rompre
Selon une étude de l’Ifop, 12% des Français en couple souhaiteraient mettre un peu de distance entre eux et leur partenaire une fois la crise sanitaire passée, dont 4% de manière définitive. Une tendance qui serait exacerbée chez les hommes et les femmes qui se trouvent beaux. Ces derniers seraient plus susceptibles de se séparer de leur conjoint lorsque la Covid-19 sera derrière nous.
Confinements et couvre-feux ont bouleversé la stabilité des couples français, selon une étude Ifop menée auprès 3.000 personnes. Réalisée pour le site de préparation au mariage YesWeBloom.com, l’étude dévoile que «derrière la relative stabilité de la situation conjugale des Français, un certain attentisme pourrait laisser augurer une hausse notable des désunions lorsque la crise sera finie».
Et de fait, les personnes avec une bonne perception de leur capital physico-esthétique seraient amenées à revenir sur le marché du célibat. Selon l’Ifop, près de 30% des hommes et femmes se trouvant beaux/belles ont envie de rompre avec leur partenaire une fois la crise sanitaire passée.
«La capacité à séduire d’autres potentiels partenaires est un critère déterminant dans la volonté de revenir sur le marché matrimonial ou sexuel», note l’Ifop. Mais pourquoi «une fois la crise sanitaire passée»?
La rupture lambine dans la tête des Français, car elle implique, une fois la décision prise, un changement de vie. Parfois radical. Baisse du niveau de vie, recherche d’un nouveau logement, garde alternée des enfants… Certains ne se le permettent pas.
«L’absence de passage à l’acte est symptomatique d’un certain attentisme, somme toute classique en période de crise (ex: guerre, crise économique), qui tient sans doute à la crainte de la solitude – notamment dans les conditions d’isolement et de rencontre imposées par le Covid-19 – mais aussi à des raisons pratiques (ex: logement, école des enfants…) et financières: une séparation, qu’il s’agisse d’un divorce, d’une rupture de Pacs ou d’une rupture d’union libre, se traduisant généralement par une baisse du niveau de vie pour les ex-conjoints», analyse François Kraus, directeur du pôle «Genre, sexualités et santé sexuelle» de l’Ifop.
Un profil particulièrement affecté par le confinement
Les plus susceptibles d’interrompre leur relation? Ceux dont les relations ont été fortement affectées par les confinements, et plus spécifiquement les jeunes hommes de moins de 30 ans, habitants des grandes agglomérations et aux revenus modestes. La rupture, ce privilège de classe et de genre.
Bientôt un «divorce boom»?
«Nombre de ruptures ou de divorces semblent reportés à l’après-crise sanitaire», indique l’Ifop, car 12% des personnes en couple souhaitent prendre leurs distances avec leur partenaire à l’issue de la crise, dont 4% de manière définitive. Un risque de rupture qui concernerait «au minimum un million de couples».
«S’il s’avère hasardeux de pronostiquer un ’divorce boom’ à l’issue immédiate de la crise, il est probable qu’on assiste alors à une hausse significative des désunions lorsque le contexte sanitaire et économique rendra plus facile les ruptures conjugales», conclut François Kraus.