Voici les visages et les récits des victimes de la tuerie d’Uvalde
19 enfants de 8 à 11 ans, et leurs deux enseignantes, froidement abattus dans leur classe d’Uvalde, au Texas, par un jeune homme de 18 ans, Salvador Ramos. Le bilan de cette nouvelle tuerie aux USA a suscité un tollé dans tout le pays, beaucoup appelant enfin à mieux régir la vente d’armes.
Des parents, des grands-parents, toute une communauté qui pleure leurs petits anges devant l’école primaire d’Uvalde, une petite ville de 16.000 habitants en majorité hispaniques du Texas. Des photos encadrées de ces enfants, tout sourire, qui se réjouissaient des vacances scolaires ce vendredi.
L’image, trop fréquente Outre-Atlantique, a suscité une vague de colère vis-à-vis du système de vente d’armes, trop laxiste aux USA. Le mobile de l’auteur de la tuerie, Salvador Ramos, 18 ans, n’est pas encore connu. Le jeune homme avait acheté ses armes, deux fusils d’assaut et 375 cartouches, le 17 mai, lendemain de ses 18 ans et âge légal pour acheter une arme au Texas, et le 20 mai.
Un profil discret
Solitaire, discret, le jeune homme était apparemment harcelé dans son école pour ses vêtements et la situation financière de sa famille. Il ne voulait plus aller en cours et jouait beaucoup aux jeux vidéo. Quelques heures avant le drame, il jouait en ligne à « Call of Duty », et avait parlé d’une tuerie dans une école avec d’autres participants, après avoir perdu la partie. Il avait aussi annoncé la tuerie sur Instagram juste avant de se rendre chez sa grand-mère, et de lui tirer dessus, la blessant au visage. Sur Facebook, il avait ensuite annoncé qu’il allait « ouvrir le feu sur une école primaire ».
Le jeune, équipé d’un gilet pare-balles, est entré dans l’école d’Uvalde en tirant sur un garde de sécurité qu’il a blessé. Il a tiré à travers la porte d’une classe puis est entré. « Il a dit : « C’est l’heure de mourir » avant d’ouvrir le feu méthodiquement, raconte un des élèves, choqué, qui a eu le réflexe de se cacher sous une table avec une nappe, avec quatre autres enfants. « Je me cachais très fort. Et je disais à mon ami de ne pas parler parce qu’il allait nous entendre ».
Ses camarades de classe ont eu moins de chance. En tout, 19 enfants de 8 à 11 ans ont été tués. Tout comme leurs deux institutrices, qui ont tenté de les protéger, Eva Mireles (44 ans et Irma Garcia (46 ans), aujourd’hui considérées comme des héroïnes pour avoir réussi à faire sortir quelques enfants par les fenêtres.
Le tireur a finalement été abattu par les forces de l’ordre, qui avaient réussi à pénétrer dans l’école. Il y a aussi 17 blessés.
Aujourd’hui, des voix de parents s’indignent et pointent du doigt la police locale, qui a laissé 90 minutes s’écouler entre les premiers appels et leur arrivée sur place, et leur intervention dans l’établissement. « Pourquoi ne sont-ils pas rentrés ? Pourquoi ont-ils laissé mourir nos enfants ? », s’indignait une maman en larmes, relayée par nos confrères de Sudinfo.
Amerie appelait les secours
Parmi les petites victimes, il y a Amerie Garza, 10 ans, qui venait de fêter son anniversaire deux jours plus tôt et qui a été tuée pendant qu’elle essayait de prévenir les secours. Uziyah Garcia, 8 ans, le plus jeune de la classe, était « le plus gentil petit garçon que j’ai connu », a expliqué son grand-père. Xavier Lopez, 10 ans, semblait quant à lui « se réjouir des vacances qui arrivaient et qu’il allait passer avec sa famille », a expliqué son cousin.
Le tireur n’a laissé aucune chance à Jailah Silguero et Jayce Luevanos, des cousins de 10 ans dont la famille est totalement dévastée par le drame. Jailah n’avait pas voulu à l’école le matin du drame, « comme si elle avait senti quelque chose », se désolent ses proches.
« Profondément désolé »
Le grand-père de Salvador Ramos a dit être « profondément désolé » pour les actes de son petit-fils. « J’ai beaucoup de peine parce que beaucoup de ces enfants sont des petits-enfants de mes amis », a-t-il dit.