Zelensky accuse Moscou d’une «attaque» sur un couloir humanitaire vers Marioupol: «C’est de la terreur assumée»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé vendredi l’armée russe d’empêcher l’évacuation de civils des villes encerclées de Marioupol et Volnovakha (sud-est) et d’avoir mené une attaque sur le trajet prévu d’un couloir humanitaire.

par
AFP
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«Les troupes russes n’ont pas cessé le feu. Malgré tout, j’ai décidé d’envoyer un convoi de véhicules vers Marioupol, avec de la nourriture, de l’eau, des médicaments. Mais les occupants ont lancé une attaque de char exactement là où devait passer ce couloir», a-t-il affirmé, dans une adresse vidéo publiée par la présidence.

«C’est de la terreur assumée, de la terreur effrontée, de la part de terroristes expérimentés. Le monde entier doit le savoir», a-t-il poursuivi.

Le dirigeant ukrainien a précisé qu’environ 100.000 personnes avaient pu quitter ces deux derniers jours d’autres villes ukrainiennes en proie aux combats, dont 40.000 personnes rien que jeudi, via des couloirs humanitaires.

Moscou a promis jeudi l’ouverture quotidienne de couloirs humanitaires pour permettre aux Ukrainiens fuyant les combats de gagner la Russie. Mais l’Ukraine réclame pour sa part la mise en place de passages sécurisés vers l’intérieur de ses frontières, et non vers le pays qui bombarde sa population.

L’armée russe maintient le siège de plusieurs grandes villes ukrainiennes et poursuit ses bombardements, à l’image de celui qui a touché mercredi un hôpital pour enfants et une maternité à Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov assiégé depuis dix jours.

L’hôpital pédiatrique de Marioupol est au moins le troisième détruit

Avant le bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol, deux autres maternités avaient été attaquées et détruites en Ukraine, a affirmé jeudi le responsable dans ce pays du Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA), Jaime Nadal.

Celle de Marioupol «n’est pas la seule. À Zhytomyr (nord-ouest), la maternité a été complètement détruite. À Saltivsky, dans l’agglomération de Kharkiv (nord-est), la maternité a aussi été détruite», a précisé le responsable, sans pouvoir dire qui était à l’origine des bombardements et s’ils avaient fait des victimes. Il n’est pas exclu que d’autres installations similaires aient été touchées par des tirs dans le pays depuis le début de l’invasion russe le 24 février.

En Ukraine, il y a «69 maternités et centres prénatals», a ajouté Jaime Nadal, indiquant que l’agence onusienne UNFPA «estimait à 80.000 le nombre de femmes enceintes qui vont accoucher en Ukraine dans les trois mois à venir». Au total, environ 240.000 femmes sont enceintes en Ukraine et entre le 24 février et le 7 mars, 4.311 femmes ont donné naissance à un enfant, a-t-il dit.